L’implantation de valves aortiques par voie percutanée pour le traitement du rétrécissement aortique (procédure TAVI) est réalisée depuis avril 2002 au CHU de Rouen, à l’initiative du Pr Cribier, le pionnier dans cette méthode, au terme de quinze ans de recherches.
À l’occasion du congrès de l’ESC, l’équipe présente des résultats recueillis sur une population de patients élargie. Jusqu’ici, les registres se sont fondés sur les recommandations de la Société européenne de cardiologie et de la Société européenne de chirurgie cardiaque, qui préconisent de n’inclure que les cas ayant un Euroscore supérieur à 20 %, c’est-à-dire ceux ayant le risque le plus élevé de mortalité lors de la chirurgie cardiaque. L’Euroscore servait initialement à évaluer un risque opératoire pour un pontage ; son usage a été détourné pour évaluer le risque de la chirurgie cardiaque en général.
Il y a eu environ 40 000 patients ayant eu une valve implantée par voie percutanée dans le monde. Les bons résultats et notamment ceux de l’étude pivot PARTNER-US ont donné à la procédure TAVI un statut de traitement alternatif. Les équipes ont eu tendance à élargir les indications. Les enregistrements récents en Europe incluent des personnes dont l’Euroscore est plus bas, voire certaines études prospectives sont planifiées pour recruter les patients quel que soit leur Euroscore.
L’équipe de Rouen présente des résultats obtenus dans un sous-groupe de patients ayant un Euroscore bas. Ce sont des personnes récusées de la chirurgie pour des raisons qui n’entrent pas dans le calcul de l’Euroscore (radiothérapie, corticostéroïdes, déformation thoracique ou aorte calcifiée). Ces patients étaient souvent moins malades et plus jeunes.
Les résultats sont bons comparativement à la population habituelle à haut risque (Euroscore élevé). Le succès associé à la procédure est de 100 % dans le premier groupe versus 95,3 %, la sécurité et la mortalité à 30 jours sont meilleures (zéro décès versus 11,1 % de mortalité) et ce résultat se confirme à un an (5 % versus 24,8 %). Pour les auteurs, « les différences observées sont plus élevées qu’attendu. En fait, les taux de mortalité sont proches de ceux obtenus avec la chirurgie conventionnelle ».
« Ces résultats représentent un pas vers une évaluation plus large des techniques percutanées dans des populations à risque chirurgical plus bas, mais sans oublier que la chirurgie est actuellement le traitement standard de choix », conclut Matthieu Godin.
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