LE QUOTIDIEN : Quel est le point marquant de l'année 2018 dans le domaine cardiovasculaire ?
PR ARIEL COHEN : L’imagerie cardiovasculaire a connu des progrès significatifs dans la caractérisation des cardiopathies structurales et dans l’évaluation de leur retentissement. Le scanner thoracique s’est établi comme une méthode diagnostique d’importance pour l’évaluation non invasive des lésions coronaires et de leur retentissement fonctionnel et l’IRM demeure indispensable à la caractérisation de la géométrie et de la fonction cardiaque, en particulier pour tout ce qui concerne la pathologie myocardique (quantification de la fibrose)
Quant aux avancées pharmacologiques, elles concernent essentiellement un meilleur contrôle des facteurs de risque de l’athérosclérose, en particulier le diabète et les dyslipidémies. Les nouveaux hypoglycémiants oraux (iSGLT2) réduisent le risque d’évènement cardiovasculaire, mais également le risque d’insuffisance cardiaque. Des avancées pharmacologiques ont été observées avec les anti-PCSK 9 chez les patients qui gardent des taux élevés de LDL-cholestérol malgré un traitement par statines à la dose maximale tolérée. Quant aux antithrombotiques, anti-agrégants plaquettaires (anti-P2Y12) et anticoagulants oraux directs (anti-IIa, anti-Xa), de nombreuses études portant sur plusieurs dizaines de milliers de patients et à des doses adaptées à la cardiopathie sous-jacente (fibrillation atriale, maladie coronaire, patients à haut risque cardiovasculaire) ont établi que leur prescription ciblée réduisait le risque. Certains traitements de l’insuffisance cardiaque ont connu également des progrès récents avec l’avènement de l’association sacubitril-valsartan qui améliore le pronostic des patients ayant une insuffisance cardiaque à fraction d’éjection altérée, avec un bénéfice supérieur à celui obtenu avec les inhibiteurs de l’enzyme de conversion ; le traitement optimal étant maintenu par ailleurs.
En matière de cardiologie interventionnelle, les indications thérapeutiques ont permis d’améliorer le pronostic et le profil évolutif de nombreuses pathologies. Les revascularisations coronaires percutanées se développent de façon considérable avec l’amélioration des résultats liés à l’utilisation des endoprothèses couvertes (stents actifs) et l’avènement de traitements antiagrégants plaquettaires plus puissants.
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