«L’incidence des AVC chez les 20-54 ans est onze fois supérieur à celui en population générale. Les facteurs de risque associés sont dominés par l’insuffisance cardiaque. Et celle-ci semble peser précocement sur le risque d’AVC, très majoré dès la première année après son apparition », résume A. Marelli (Université McGill, Montréal)
Retour sur cette étude particulièrement intéressante vu l’allongement de l’espérance de vie des patients porteurs de cardiopathie congénitale. Partant du registre provincial du Québec des cardiopathies congénitales lancé en 1983, les auteurs ont identifié 30 000 cardiopathes de 18-64 ans suivis entre 1998 et 2010. Durant cette période, il y a eu 404 cas d’AVC. Ces cas ont été appariés à 16 500 contrôles (étude cas contrôle) et le poids de l’Insuffisance cardiaque (IC) comme facteur de risque évalué dans une sous cohorte ajustée sur les scores de propension.
Ce travail met en évidence un risque cumulé d’AVC en vie entière de près de 10 % (9,9 ; 8,5-11,2 %) pour les hommes et de 8 % (7,7 ; 6,6-8,8 %) pour les femmes de cette cohorte. Comparativement aux taux standardisés d’AVC en population générale au Québec, les cardiopathes congénitaux ont globalement un risque d’AVC multiplié par 11 pour les 20-54 ans et par 4 pour les 55-64 ans.
Plusieurs facteurs majorent ce risque d’AVC : le type de lésions congénitales (lésions sévères et/ou du cœur gauche), l’IC, le diabète et l’Insuffisance rénale (IR). Et l’analyse en propension confirme l’impact majeur de l’insuffisance cardiaque. Le risque d’AVC sur 10 ans est de 6,8 % chez les insuffisants cardiaques contre 3,6 % en son absence (p = 0,0045). « Ce résultat ouvre des pistes. L’IC, le diabète et l’IR sont des cibles potentielles pour réduire le risque d’AVC chez les cardiopathes. Mais pour le vérifier des études dédiées sont nécessaires ».
(1) Marelli A et al. Incidence and predictors of stroke in adults with congenital heart disease : the impact of heart failure. A 903-5.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024