Le remodelage se définit par l’ensemble des changements dans l’expression des gènes au niveau moléculaire, cellulaire et tissulaire entrainant une modification de la taille, de la géométrie et de la fonction cardiaques. Il se traduit par des phénomènes de nécrose/cicatrisation, une dilatation importante des cavités cardiaques et une dégradation de la fonction cardiaque souvent associée à des troubles du rythme.
L’infarctus du myocarde (IDM) est la première cause d’insuffisance cardiaque (IC). En effet, le remodelage concerne 30 à 40 % des IDM, et après un IDM le risque de survenue d’une IC est de 10 % par an.
Améliorer la connaissance des mécanismes
L’évolution vers l’altération de la fonction cardiaque est limitée par la revascularisation en urgence et la prévention par les traitements pharmacologiques et les défibrillateurs automatiques implantables (DAI). Cependant, « on espère faire mieux avec une meilleure compréhension des mécanismes du remodelage, en identifiant d’éventuels facteurs prédictifs et en le prévenant par une utilisation plus intensive des thérapeutiques déjà connues et dans un avenir proche certainement par des thérapeutiques innovantes » détaille le Pr Damien Logeart (hôpital Lariboisière, Paris), membre de la commission scientifique de la FFC.
L'identification d'une protéine corrélée au degré de remodelage
Une recherche translationnelle sur le remodelage post-IDM a été menée dans une cohorte de patients hospitalisés pour IDM. Le remodelage cardiaque a été évalué par échocardiographie et IRM cardiaque à la fin de l’hospitalisation (au quatrième jour) puis au sixième mois. Les prélèvements sanguins réguliers avaient pour objectif de rechercher des protéines ayant des concentrations corrélées au degré de remodelage et à la survenue de l’IC. Parmi les protéines identifiées, une protéine X s’est montrée parfaitement corrélée au degré de remodelage cardiaque, de façon nettement supérieure aux autres biomarqueurs comme la troponine. Ce qui ne va pas sans poser un certain nombre de questions : a-t-elle vraiment une valeur prédictive fiable du remodelage cardiaque chez l’homme ? Cela reste à valider sur d’autres cohortes... Son impact au niveau cardiovasculaire restant actuellement totalement inconnu, quel est son rôle ? A terme, pourrait-elle constituer une nouvelle cible thérapeutique ?
La première étape a été de conformer l’intérêt de cette protéine pour prédire le risque de remodelage dans d’autres cohortes de patients. Ce qui a conduit à étudier son rôle dans le remodelage et la survenue de l’IC, dans des modèles expérimentaux d’IDM, chez des souris génétiquement modifiées (inhibition du gène codant pour la protéine), sur des cellules cardiaques isolées. Cela a aussi permis de regarder comment, en modulant la concentration de cette protéine par des anticorps qui l’inhibent, on pourrait prévenir le remodelage. En fonction de ces résultats, il sera alors possible d’envisager un retour vers la clinique et d’éventuelles applications pratiques.
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