LE DIAGNOSTIC précoce d’usure et de descellement d’une prothèse articulaire viendra peut-être des nanoparticules. Avec à la clé un traitement possible. Ce qu’ont testé des chercheurs américains, pour l’instant chez l’animal, avec l’espoir de passer prochainement à des essais chez l’humain. De fait, la difficulté en la matière est le dépistage rapide afin de prévenir une ostéolyse qui compliquerait le remplacement prothétique.
Les équipes de Steven Goldring (Hospital for Special surgery) et de Dong Wang (Nebraska) ont conçu leur outil diagnostique à partir de leurs travaux antérieurs sur les nanoparticules. Ils les avaient testées dans le cadre de la chimiothérapie anticancéreuse. Elles sont capables d’identifier la néovascularisation et l’inflammation péritumorales, puis d’y délivrer la molécule thérapeutique. En 2006, ils avaient fait un constat similaire dans le cadre de l’inflammation articulaire.
Le descellement d’une prothèse est en relation avec l’apparition de débris dus à l’usure du dispositif. Ils s’infiltrent dans tous les espaces environnants. Ces particules très inflammatoires s’accumulent, notamment entre l’os et la prothèse, et conduisent à une ostéolyse. Comme les nanoparticules se sont déjà montrées capables de mettre en évidence les phénomènes inflammatoires, pourquoi ne pourraient-elles pas identifier ceux dus aux débris prothétiques ?
Fluorescence en lumière infrarouge.
Comme il est difficile de réaliser des prothèses articulaires chez la souris et d’en analyser l’usure, les équipes ont piégé leurs nanoparticules. Ils ont injecté sous le scalp des rongeurs des débris de prothèses prélevés chez des patients. Une inflammation locale est survenue. Des nanoparticules ont été marquées afin d’émettre une fluorescence en lumière infrarouge. Injectées par voie générale, elles se sont dirigées vers la zone inflammatoire des amas de débris. Une seconde phase expérimentale a consisté à s’assurer qu’elles pouvaient délivrer sur place un corticoïde. De fait, l’inflammation a été jugulée et l’ostéolyse attendue n’est pas survenue.
Pour S. Goldring et D. Wang la preuve du principe est acquise. Ils ajoutent que n’importe quel autre agent thérapeutique pourrait être utilisé dans cette indication, au gré des médecins.
Cette option thérapeutique, à confirmer chez l’humain, aurait au moins deux avantages. Tout d’abord l’application in situ du traitement choisi, ensuite, les nanoparticules ont déjà été approuvées en médecine et donc les étapes initiales du développement thérapeutique sont acquises.
Molecular Pharmaceutics, édition avancée en ligne, 27 avril 2011.
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