Fracture de Messi : ne pas sous-estimer le risque

Par
Publié le 23/10/2018
messi

messi
Crédit photo : AFP

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le membre inférieur, n’a pas le monopole topographique des lésions traumatiques du football. La récente fracture de Lionel Messi illustre l’actualité de cette notion. La grande presse a parlé de fracture du bras, mais il semblerait que ce soit l’avant-bras qui, en l’occurrence, se trouve en cause.

 

Les études épidémiologiques sur de très grandes séries indiquent, dans ce sport, une répartition d’un tiers/deux tiers pour la distribution des fractures entre le membre supérieur et le membre inférieur ; ce dernier étant inévitablement le plus exposé. De façon surprenante, c’est dans les tranches d’âge les plus jeunes que le membre supérieur est le plus souvent touché.

 

L’explication logique quelque peu spéculative de ces observations épidémiologiques pourrait être que la partie céphalique du corps ne dispose pas d’une masse musculaire et/ou squelettique aussi développée. En revanche, le membre supérieur continue de faire office de « parachute » en cas de perte d’équilibre et d’impact au sol.

 

Intervention en vue pour l'international de football

 

La vidéo de l’accident de l’international de football démontre d’ailleurs parfaitement ce mode d’utilisation du membre supérieur dans ce type d’accident. Pour le cas en question, il n’est pas clair sur la base des informations disponibles d’établir la variété anatomique : s’agit-il d’une fracture des deux os de l’avant-bras ou d’un équivalent type Galeazzi ou Monteggia (luxation associée d’une des deux articulations radio-ulnaires) ou s’agit-il plutôt d’une fracture de la région du poignet ? De toute façon, la violence cinétique de l’impact laisse à penser que de toute façon l’ostéosynthèse s’impose. Malgré le caractère parfois, à tort considéré comme accessoire, du membre supérieur par rapport au membre inférieur, dans le football, il est peu probable que l’international soit autorisé à retourner sur le terrain avant un bon trimestre, voire plus. La convalescence et la présence de matériel d’ostéosynthèse engagent à une certaine prudence dans cette situation post fracture.

Pr Charles Msika, chirurgien orthopédiste, membre de la SoFCOT (Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique)

Source : lequotidiendumedecin.fr