80e congrès de l’AADS

La cheville postérieure : zone à risque chez les danseurs

Publié le 11/04/2013
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Crédit photo : AFP

DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL

LA DANSE CLASSIQUE de haut niveau a pu être qualifiée de « plus beau sport « ou « d’athlétisme le plus gracieux ». Le relevé en demi-pointe par exemple nécessite quelques degrés de récurvatum du genou et la mise en flexion forcée plantaire de l’ensemble cheville/pied à environ quatre-vingt-dix degrés, c’est-à-dire à la verticale de la jambe. La réalisation active d’une telle figure, apparemment banale en ballet, malmène substantiellement soit les éléments osseux eux-mêmes soit les structures tendineuses et ligamentaires de cette région postérieure. Se trouvent combinés en effet sur le même sujet un besoin d’amplitudes articulaires poussé à l’extrême et une surpuissance musculaire de contrôle actif de la chaîne articulaire.

Le conflit astragalien postérieur.

Du fait de cette demande mécanique poussée à l’extrême, le conflit astragalien postérieur peut mêler ensemble ou séparément des lésions de parties molles (capsulo-ligamentite postérieure, kyste synovial, synovite…) et/ou des lésions osseuses (os trigone, processus de Stieda, fracture, contusion ..) . La radiographie conventionnelle en position de demi-pointe peut expliciter un conflit osseux. Le traitement de cette condition très invalidante pour la poursuite de la danse est dans un premier temps conservateur (infiltrations…) puis chirurgical (arthroscopie., résection opératoire à ciel ouvert ..) en cas de persistance de symptômes

Les altérations des sésamoïdes.

Elles sont, en fréquence, la seconde source de désordres pathologique en danse classique. Dans leur genèse, les microtraumatismes répétés, la surcharge, la bipartition constitutionnelle sont autant d’éléments prédisposant. Le diagnostic peut se faire de façon simple par des radiographies conventionnelles avec les incidences appropriées. Il est plus rare qu’il faille avoir recours à la scintigraphie ou à l’IRM. Comme à propos du conflit astragalien postérieur, la prise en charge thérapeutique doit s’acharner à être conservatrice (infiltration, orthèse de décharge, repos). Plus rarement viendra s’imposer un acte chirurgical d’excision totale ou partielle du sésamoïde en cause. Comme pour la pathologie précédente, sur ce terrain, c’est surtout la reprise de la danse au niveau qui prévalait avant l’intervention, qui demeure laborieuse voire impossible.

Chirurgien Orthopédiste. Membre de la SoFCOT, Société Française de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique

D’après le symposium de traumatologie du sport au 80ème Congrès de Chicago, de l’American Academy of Orthopaedic Surgeons auquel participaient les Prs. et Drs. J.C. Coetzee, S.Haddad, T.Clanton, R.Anderson.

Pr CHARLES MSIKA

Source : Le Quotidien du Médecin: 9233