L’ÉVOLUTION DES PATIENTS blessés médullaires s’est profondément transformée au cours des cinquante dernières années. Néanmoins la pathologie urologique reste une des plus grande pourvoyeuses de morbi-mortalité dans cette population de patients. Bien que la prise en charge des patients ait été considérablement améliorée par les progrès de la rééducation et de la neuro-urologie, la mortalité pour cause rénale et/ou urologique est plus élevée que dans la population générale (1).
Le risque de cancer de la vessie est 16 à 28 fois plus élevé chez les blessés médullaires que dans la population générale. Ce risque semble plus lié à la vessie neurologique qu’à l’utilisation de sondes à demeure (2).
La vessie neurologique, dont la vidange n’est plus autonome, est une des grandes complications des blessés médullaires. L’existence d’une détérioration de la compliance vésicale, d’une dyssynergie vésico-spinctérienne, est à l’origine de complications infectieuses (infections urinaires, prostatite) et d’une dégradation du haut appareil urinaire, complications responsables de fréquentes réhospitalisations.
Les drainages continus (sonde à demeure, cathéter sus-pubien) représentent des facteurs de risque connus de complications urologiques, souligne le Pr Jean-Jacques Wyndaele (Belgique). Ainsi, durant trente ans de suivi de blessés médullaires, la survenue d’une détérioration du haut appareil urinaire s’est révélée plus fréquente avec un drainage vésical continu (sonde à demeure) qu’avec d’autres méthodes de prise en charge de la vessie neurologique (4).
La technique de l’auto-sondage.
Une étude américaine (3) menée de 1972 à 2005 chez 24 762 patients atteints de lésions médullaires montre que l’auto-sondage est une technique de plus en plus utilisée (12,6 % des cas en 1972, 56,2 % en 1991) alors que la fréquence d’utilisation d’une sonde à demeure a diminué de 33,1 % en 1972 à 16,5 % en 1991 mais a augmenté ensuite pour atteindre 23,1 % en 2001.
En fait 71,1 % des 12 984 patients dont le drainage vésical était assuré par une sonde à demeure n’ont pas voulu changer de méthode de drainage. Par opposition, 20 % seulement des patients utilisant une technique d’auto-sondage et 34,6 % utilisant un « condom cathéter » à la sortie de l’hôpital n’ont pas changé de méthode de drainage vésical.
Les lésions de l’urèthre dues au cathétérisme sont devenues moins fréquentes avec l’utilisation de sondes hydrophiles, précise le Pr Jean-Jacques Wyndaele.
41e Symposium Coloplast présidé par le Pr Fin Biering-Sorensen (Danemark)
1. Lawrenson R, Wyndaele JJ et al. Neuroepidemiology 2001; 20: 138-43
2. Kalisvaart JF et al. Spinal Cord 2010; 48: 257-61
3. Ku JH, Choi wj, Lee KY et al Urol Res 2005; 33: 445-9
4. Cameron AP, Wallner LP, Tate DG et al . J Urol 2010; 184: 213-7
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