Stent résorbable en métal

Le « petit dernier » des stents, ses résultats à 12 mois

Publié le 21/01/2013
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SERA-T-IL à la hauteur des attentes ? Le stent résorbable en métal à élution de paclitaxel (DREAMS) grâce à de propriétés mécaniques promettait d’être plus performant que les stents faits de polymère. L’étude européenne BIOSOLVE-I montre en effet sur un petit effectif de 46 patients que ce dernier-né des stents se positionne plutôt bien. Les résultats à 6 et 12 mois à l’angiographie et l’échographie intravasculaire (IVUS pour intravascular ultrasonographic) sont bons.

Sur le critère composite des événements en rapport avec le vaisseau traité (« target vessel failure » ou TVF) à savoir décès, infarctus, revascularisation secondaire, le stent DREAMS (société Biotronik) a fait preuve de bons scores dans une population sélectionnée ayant des lésions de novo et peu étendues : un taux de TVF à 4 % (2/46) à 6 mois puis à 7 % (3/46) à 12 mois, ce qui correspond à une efficacité comparable aux stents à élution médicamenteuse utilisés actuellement et à celui absorbable à élution d’évérolimus. Le taux de faisabilité s’est avéré de 100 %. En revanche, comme le reconnaissent les chercheurs, « DREAMS n’est pas à la hauteur des excellents résultats sur la perte tardive ». Or, cette mesure, qui correspond à la différence de diamètre entre la fin d’angioplastie et le contrôle angiographique, est corrélée au risque de sténose et d’événements cliniques.

Permanent ou biodégradable

Les stents biodégradables ont été conçus pour s’affranchir des inconvénients des permanents. Alors que les premiers stents métalliques sont associés à un risque de resténose, ceux à élution de médicaments le sont à un risque d’accidents thrombo-emboliques tardifs. Certes, la prescription d’un traitement antiplaquettaire double a permis de diminuer le risque mais pas de le faire disparaître complètement avec un taux estimé à 0,5-0,8 % par an. Les stents bioabsorbables ont été développés afin de se résorber complètement. Ce qui permet de réduire la survenue d’événements thrombo-emboliques, de favoriser le remodelage vasculaire et de faciliter une éventuelle réintervention.

Du magnésium et du paclitaxel

Contrairement aux stents permanents, ce dispositif est composé d’une structure en magnésium absorbable, qui se dégrade dans le temps et ne laisse aucune trace. Outre l’alliage dégradable de magnésium, il contient du paclitaxel, qui permet d’inhiber la prolifération cellulaire néo-intimale les trois premiers mois suivant l’implantation. Dans l’étude, un traitement anti-plaquettaire double a été associé, l’aspirine à 75 mg à vie et le clopidogrel les 12 mois suivant l’implantation.

Alors que l’implantation stent biodégradable à élution d’évérolimus est associée à un taux d’angioplastie de sauvetage de 5,3 %, celle de DREAMS présente un taux de 100 % de succès de la procédure. Les propriétés mécaniques de DREAMS lui conféreraient un avantage sur la faible capacité à se distendre du système biodégradable à élution d’évérolimus. Cependant, avant de se prononcer sur le positionnement du dispositif, ces premiers résultats méritent d’être confirmés car l’étude présente plusieurs limites : petit effectif, patients sélectionnés ayant des lésions simples peu étendues, étude non comparative avec un autre dispositif. Comme les résultats sur la perte tardive ne sont pas compétitifs, une évaluation à plus long terme est nécessaire pour estimer le risque de resténose et d’événements cliniques.

The Lancet, publié en ligne le 15 janvier 2013.

 Dr IRÈNE DROGOU

Source : Le Quotidien du Médecin: 9211