L’overuse syndrome regroupe toutes les atteintes tissulaires (muscles, tendons, nerfs, articulations, tissus mous) provoquées par des mouvements répétitifs, parfois violents, ou par des postures qui sollicitent les éléments tissulaires au-delà de leurs capacités biomécaniques physiologiques. Ces pathologies, mal systématisées, intéressent aussi bien le monde du travail que celui des sportifs (30 à 50 %). Les enfants sont de plus en plus concernés par ces troubles du fait d’une activité physique croissante.
Les membres inférieurs et supérieurs sont également touchés. Au niveau de l’épaule, une suractivité sera à l’origine d’une instabilité chronique ; on observera (par exemple, chez le grimpeur) un conflit sous-acromial, une tendinopathie du long biceps et/ou encore une lésion de type SLAP (déchirure du fibrocartilage marginal d’attache capsulaire ou labrum glénoïdien dans son segment supérieur labral antéropostérieur). L’hypertrophie du sous-scapulaire peut également se manifester par un conflit avec la coracoïde.
De fait, le type d’activité conditionne le tableau clinique une épitrochléite du golfeur, des épicondylalgies (intriquées avec une souffrance du nerf radial sur son trajet au travers du court supinateur) chez le joueur de tennis.
Au niveau du poignet, les symptômes sont ceux d’une ténosynovite de de Quervain, chez la jeune mère qui porte, allaite ou manipule un gros bébé, plaçant son poignet en flexion et inclinaison cubitale.
Les syndromes du canal carpien d’origine professionnelle entrent également dans ce cadre nosologique. Chez le grimpeur à mains nues, les poulies de tendons fléchisseurs se rompent par hypersollicitation. Enfin, le « Blackberry Syndrome » est une réalité chez les professionnels du SMS ou les accrocs des réseaux sociaux qui hypersollicitent leurs pouces.
Au niveau du membre inférieur les causes et manifestations sont tout aussi nombreuses et diverses : bursite du psoas-iliaque, hypersollicitation du tenseur du fascia lata, du moyen fessier ou du droit antérieur. Au niveau du genou peut apparaître une bursite prépatellaire, un syndrome fémoropatellaire. Au niveau de la jambe, l’apparition d’une périostite tibiale médiale ou syndrome de stress du tibia peut être particulièrement invalidante. La cheville et le pied sont également exposés du fait d’une pratique sportive excessive : tendinite d’Achille, fracture de fatigue, fasciite plantaire…
Le triathlon est une discipline qui expose le sportif à une accumulation de ces pathologies. Ainsi on peut observer chez le même patient une bursite trochantérienne, un syndrome du fascia-lata (parfois aggravé par un genu-varum ou une rotation externe du tibia) et un syndrome des ischio-jambiers favorisé par l’usage prolongé du vélo. La périostite tibiale médiale, la tendinite d’Achille, des péroniers, du fléchisseur du gros orteil, du jambier antérieur sont également le lot des triathlètes. Enfin, l’épreuve cycliste est à l’origine de lombalgies qui seront exacerbées lors du passage à la course à pied.
Une prise en charge individualisée.
L’interrogatoire du patient recherche une douleur, une gêne musculaire, des contractures, des courbatures et des paresthésies. La diversité et la variabilité des symptômes rendent parfois le diagnostic difficile. L’observation de la gestuelle du travailleur ou du sportif est, bien sûr, essentielle pour faire le diagnostic. L’IRM et/ou l’échographie permettant de déceler les réactions inflammatoires, les lésions tendineuses et musculaires.
Il est important de reconnaître cette pathologie au plus vite, les symptômes devant disparaître dans les vingt-quatre heures qui suivent la cessation des activités en cause. À ce stade, l’arrêt de la gestuelle doit être associée à une immobilisation par attelle ou orthèse qui peut durer plusieurs semaines. Ensuite une rééducation bien conduite mettra l’accent sur les exercices d’échauffement et d’étirement, en évitant un arrêt brutal de l’effort
D’après le forum EFORT (European Federation of Orthopaedics and Traumatology), avec la participation des Drs et Prs Adamczykc Grzegorz (Varsovie), Michel Merle (Luxembourg), François Moutet (Grenoble), Otmar Hersche (Zurich), Philippe Beaufils (Versailles), Marino Delmi (Genève).
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