LES CONTRÔLES aux aéroports posent de plus en plus de problèmes aux sujets porteurs de matériel orthopédique. Les portiques et les détecteurs à main sont devenus plus sensibles depuis les attentats de septembre 2001, de sorte que certains implants sont parfois détectés. Les fouilles sont parfois prolongées et pour les éviter, il n’y a pas grand-chose de plus à conseiller aux sujets concernés que de se munir d’un document médical attestant la présence d’implants orthopédiques. Certains métaux tels que le fer, le nickel ou le cobalt placés dans un champ électromagnétique produisent un courant d’induction capté par les portiques. Le phénomène dépend de plusieurs facteurs que des orthopédistes de Dijon ont listés d’après une revue de la littérature.
Hanche et genou.
Le volume et la localisation de l’implant se révèlent jouer un rôle prépondérant. Au-delà de 145 g, les implants sont beaucoup plus facilement découverts. Les prothèses de hanche et de genou semblent très souvent détectées, contrairement aux prothèses d’épaule. Ainsi une étude a montré que les implants étaient détectés à 67 % pour les membres inférieurs, à 17 % pour les membres supérieurs et à 14 % pour le rachis. Le nombre d’implants augmente également le risque de signal, ainsi que… le nombre de voyages en avion ! Et oui, plus les voyages sont fréquents, plus le risque qu’un implant soit détecté augmente.
La détection dépend également de la composition en métal « ferreux », dont le matériel orthopédique est faiblement pourvu. Certains alliages tels que chrome cobalt et le titane sonnent plus facilement que d’autres comme l’acier. Alors que les implants de moins de 4 vis sont rarement découverts, les plaques de plus de 10 trous et les clous centro-médullaires en titane semblent particulièrement sensibles. La vitesse de passage des portiques diminue la détection ainsi que l’épaisseur protectrice (parties molles et habits). À noter que la protection s’avère inefficace pour moins de 2,5 cm et que, curieusement, l’indice de masse corporelle n’influence pas directement le signal. Aux orthopédistes et médecins généralistes, il est recommandé de fournir à leurs patients un certificat médical authentifiant le port de matériel orthopédique, surtout en cas de prothèses de hanche et de genou.
Revu de chirurgie orthopédique et traumatologique (2012), 98, 415-416.
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