SUR LA DERNIÈRE décennie, le nombre de prothèses totale de genou implantées chaque année aux États-Unis a doublé, dépassant 600 000 en 2009. Le gros de cette croissance se situe dans la tranche d’âge des sujets jeunes avec un abaissement significatif de l’âge des opérés. Ce rajeunissement des tranches d’âge de sujets porteurs d’une prothèse fait présager des coûts futurs de santé préoccupant en raison de l’allongement de durée de vie et des risques de réintervention pour fracture, descellement ou infection.
Il a été possible d’établir des données de prévalence relatives à la population actuellement porteuse d’une prothèse totale de genou. Sur la base du recensement national américain de 2009, de données d’incidence et de prévalence d’une arthrose avancée et de l’analyse de paramètres supplémentaires (obésité, comorbidités, traitements non chirurgicaux anti-arthrosiques…) certaines estimations ont pu être avancées : approximativement 4,5 % des personnes de plus de cinquante ans sont porteuses d’une prothèse totale du genou fonctionnelle de première intention, soit quatre millions et demi d’individus. Dans toutes les décennies au-delà de la cinquantaine, la prévalence masculine dépasse plus ou moins franchement celle des femmes. Enfin, chez les plus de 80 ans, 10 % de la population ont au moins un genou remplacé.
L’intérêt d’une telle étude remarquablement documentée est multiple : elle souligne, à une époque où l’on tente de contrôler les coûts, la dimension explosive à prévoir de des coûts futurs en relation avec une quelconque chirurgie de reprise prothetique ; elle rappelle la nécessité d’une prévention obstinée de tous les états pathologiques ou lésionnels susceptible de conduire à de l’arthrose ; elle semble enfin suggérer que les arguments de reconstructions ligamentaires systématiques comme moyen de prévenir l’arthrose ne paraissent pas totalement fondés.
79e congrès de l’American Academy of Orthopædic Surgeons (AAOS). D’après une communication du Dr. E.Losina et coll. (Boston).
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