Notre discipline, dite fonctionnelle et souvent qualifiée de chirurgie de la qualité de vie, est aussi une spécialité où le pronostic vital peut être engagé : en traumatologie certes, mais aussi dans les affections dégénératives, en particulier des personnes âgées quand il s’agit de conserver la locomotion et donc leur autonomie. Ainsi se développe actuellement une chirurgie dite de l’âge. Ces patients présentent des comorbidités et, souvent, des déséquilibres psychiques et sociaux liés à l’isolement. Un traitement et une hospitalisation standard ne peuvent être la règle, l’environnement médical et des soins de suite particuliers devant être mis en place. Cette trauma-orthopédie gériatrique est une chirurgie à risques.
Nous devons mettre en garde contre l’idée de standardisation des résultats : la diversité des atteintes pour une même pathologie explique la variabilité de nos résultats cliniques. Le nombre d’interventions orthopédiques augmente de manière exponentielle et les politiques, inquiets devant les déficits, espèrent réguler les dépenses de santé, éventuellement en analysant la pertinence de certains actes en fonction de certains objectifs. Ainsi, au Danemark, il est question de ne plus prendre en charge la chirurgie de l’épaule : le conflit sous-acromial. En effet, les pouvoirs publics soulignent que le pourcentage de patients reprenant le travail entre trois et six mois après cette chirurgie n’est pas suffisant vu les coûts engendrés. Pour les orthopédistes, l’objectif est d’obtenir l’indolence et une restitution de la mobilité de l’articulation.
La principale mission de l’Académie d’Orthopédie Traumatologique est d’organiser la réunion annuelle qui se déroule à Paris durant la 45e semaine. À cette mission scientifique et d’enseignement, s’ajoutent la promotion de la recherche clinique et la participation aux recommandations professionnelles. Lors de ce congrès, l’objectif est de garder un équilibre entre la présentation de résultats objectifs, avec un long recul, et les nouveautés. Ainsi, cette année seront présentés les résultats à dix ans de recul des prothèses totales du genou et des ligamentoplasties pour remplacer le croisé antérieur du genou. Parmi les nouveautés, l’utilisation des concentrés plaquettaires dans les lésions musculo-tendineuses et osseuses. Le traitement en 2011 de l’arthrose du poignet et la prise en charge des métastases osseuses compléteront les sujets traités lors des tables rondes. Les grands classiques de notre société sont bien sûr conservés : les conférences d’enseignement du lundi et la séance professionnelle, qui traitera cette année de l’état des lieux de l’orthopédie française : démographie des chirurgiens et état ostéo-articulaire de la population française, puis, pour les plus jeunes, les modalités d’installation en privé ou à l’hôpital, avec participation de juristes de manière à expliquer les contrats. L’ouverture vers les pays européens est témoignée par l’organisation de deux forums avec l’Espagne et l’Allemagne qui présenteront leurs spécificités orthopédiques et leurs axes de recherche. Nos partenaires habituels, les infirmiers et les kinésithérapeutes ne seront pas oubliés avec la journée des IBODE et des kinésithérapeutes.
Président de l’Académie d’orthopédie traumatologie (AOT), hôpital Saint-Jacques, Clermont-Ferrand.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024