L’ÉTUDE a été menée (par le « Resuscitation Outcomes Consortium ») dans la situation où les patients ayant un traumatisme crânien grave (TCG) ont reçu du soluté hypertonique sous la forme d’un grand bolus administré avant l’admission aux urgences. Ce qui fait dire à Eileen Bulger et coll. que ces résultats ne sont pas nécessairement transposables à la situation de prise en charge en milieu hospitalier. Mais simplement qu’ils ne donnent pas d’arguments pour adopter une réanimation par soluté hypertonique dans le TCG au moment de la prise en charge du patient avant l’hôpital.
La perfusion de soluté hypertonique est destinée à réduire la pression intracrânienne, en concentrant certains électrolytes. Elle vise à pallier les conséquences d’une hémorragie éventuelle qui risque d’aggraver secondairement les lésions cérébrales dues au traumatisme initial. Bien que la mise en place d’une perfusion soit souvent réalisée au moment de l’arrivée des secours médicaux et avant l’arrivée à l’hôpital, la prise en charge/prévention de l’œdème cérébral attend généralement l’admission aux urgences.
Quelques études ont suggéré qu’une administration précoce de sérum hypertonique, dans le TCG, est susceptible d’améliorer la survie.
Administration aussi précoce que possible.
Mais la grande étude de Bulger et coll. ne le confirme pas. Ces auteurs ont testé les effets d’une administration aussi précoce que possible du soluté hypertonique après le TCG, chez des patients non en choc hémorragique. Le travail est de grande taille, puisqu’il a impliqué 144 centres d’urgence. Les patients ont reçu soit du dextran hypertonique, soit une solution saline hypertonique, soit du sérum physiologique. Après six mois, l’état neurologique a été évalué avec l’aide d’une échelle adaptée pour mesurer l’évolution des atteintes cérébrales sévères (Extended Glasgow Outcome Scale, ou GOSE) chez les 1 087 patients mesurables.
Il n’y a pas de différence significative entre les trois groupes pour ce qui concerne le GOSE score 4 ou moins (handicaps sévères, états végétatifs ou décès) : 53,7 % (dextran), 54,3 % (solution saline hypertonique) et 51,5 % (sérum physiologique). La survie à 28 jours est respectivement de 74,3 %, 75,7 % et 75,1 % dans ces trois groupes.
JAMA, 6 octobre 2010, vol. 304, n° 13, p. 1455-1464.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024