EN 2010, CE SONT près de 150 000 prothèses totales de hanche qui ont été posées toutes indications confondues (de première intention, reprise, traitement d’une fracture du col du fémur...).
Avec l’Allemagne, la France se partage la première place du podium mondial du point de vue du nombre de sujets porteurs d’une prothèse totale de hanche dans sa population. La prévalence y est estimée à 225 pour 100 000 habitants. Si historiquement, c’est la France qui, avec les frères Judet, avait en 1949 réalisé l’une de ces toutes premières interventions, ce sont les travaux du Britannique Charnley qui, en 1962, ont fait prendre un essor déterminant à cette opération.
En France la majorité des prothèses totales de hanches a pour justification étiologique la coxarthrose, alors que c’est l’ostéonécrose qui prédomine en Chine ou au Japon.
Avec environ 25 000 prothèses annuelles, la fracture du col ne représente qu’un sixième de ces implantations, ce nombre ayant peu tendance à se modifier au cours de ces dernières années.
Un résultat focalisé sur sa longévité.
Comme l’avait déjà annoncé Charnley, plus que le succès immédiat et parfois spectaculaire, ce qui importe dans cette intervention c’est le caractère durable d’un tel succès.
Pour quantifier la longévité de ce succès et, indirectement, évaluer le risque de dégradation à terme du succès initialement obtenu, les méthodes de survie utilisées en carcinologie ou en transplantation ont été transposées en chirurgies orthopédique. Malgré une certaine variabilité liées à l’âge de réalisation initiale de cette intervention, la pérennité à un horizon de quinze à vingt ans de la prothèse (survie) avoisine les 90 %. Un tel taux de survie semble transcender les choix variables adoptés suivant les équipes en matière d’interface arthroplastique (métal/polyéthylènes, céramique/céramique, Métal/métal).
L’intervention a le mérite d’une mortalité basse et d’une morbidité faible toutes deux inférieures à 1 % mais que des efforts acharnés tentent encore de réduire.
Les complications peropératoire (vasculaires, nerveuses, fracturaires, liées au ciment) sont ramenées à leur plus simple expression par une technique parfaitement codifiée.
Les complications postopératoires médicales, en particulier thrombophlébitiques et infectieuses, font l’objet de protocoles prophylactiques de plus en plus précis et de plus en plus efficaces au fil des décennies. Quant aux complications dites chirurgicales (luxations, ruptures d’implants, descellement, usure…), elles bénéficient grâce à la collaboration de la recherche clinique et scientifique fondamentale d’une gestion de plus en plus efficace d’un tel risque, à l’instar de méthodes inspirées de l’industrie du transport aéronautique.
Un avenir parfois inspiré du passé.
Le fait de se reporter à l’expérience clinique passée remet parfois à l’ordre du jour des concepts utiles susceptible d’amoindrir encore le risque de certains incidents, tels que la luxation, pourtant peu fréquentes avec les techniques modernes. C’est ainsi qu’un système prothétique, qualifié de double mobilité, inventé en France par Gilles Bousquet il y a plus d’une trentaine d’années, bénéficie d’un récent regain d’intérêt et remet la France sur la scène internationale à la place qui lui revient de droit en matière d’innovation prothétique. Cette place lui avait été ravie au cours des décennies par la déferlante industrielle nord-américaine, elle-même très favorable à l’introduction de systèmes prothétiques sans cesse renouvelés et améliorés.
Participants à la Séances : H. Bismuth, J.-P. Levai, Y. Laburthe-Tolra, G. Loda, A. Gilbert, M. Merle, J. Caton, L. Sedel, J.-P. Courpied, Y. Catonné, S. Boisgard, C. Vielpeau, M.H. Fessy, H. Judet.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024