Thérapie vasculaire réparatrice

Stents biorésorbables: est-ce une révolution technologique?

Publié le 25/09/2014
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Crédit photo : DR

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Crédit photo : PHANIE

Les stents complètement biorésorbables représentent la quatrième génération de stents. La première génération était celle des stents nus, métalliques; la deuxième, celle des stents actifs, métalliques, doublés d’un polymère non résorbable recouvert d’une substance médicamenteuse antiproliférative destinée à combattre la resténose (paclitaxel ou évérolimus); la troisième, celle des stents métalliques avec polymère actif complètement résorbable. Voici donc la quatrième génération, celles des endoprothèses complètement biorésorbables en 2 à 3 ans.

Ils sont constitués de polymères ou d’alliages métalliques. Le polymère le plus répandu est le poly-L-lactic acid (PLLA) polymère biorésorbable imprégné d’everolimus dont 80 % de la diffusion se fait au cours du premier mois. Le polymère PLLA va quant à lui se résorber en 2 ans.

Redonner ses fonctions à l’artère

«Ces stents entrent dans le cadre de la thérapie vasculaire réparatrice, souligne le Pr René Koning, grâce à eux, on peut recréer un vaisseau normal. Avec les stents nus, métalliques, l’artère était fixée, elle ne pouvait pas se contracter. Avec ces nouveaux stents, l’artère récupère ses propriétés contractiles». C’est le Pr Patrick Serruys (Rotterdam) qui, depuis une quinzaine d’années et grâce à des travaux prudents et progressifs, a démontré chez l’animal puis chez l’homme que l’endoprothèse disparaissait et que l’artère récupérait ses fonctions constrictives et dilatatrices. On dispose de ces nouveaux stents depuis maintenant deux ans; ils commencent à être implantés en Europe et en France dans le cadre d’études et de registres. En France, le Groupe athérome et cardiologie interventionnelle (GACI) a mis en place un registre français prospectif de ces endoprothèses qui doit inclure 2000 patients.

Plusieurs endoprothèses biorésorbables existent, celle d’Abbott (Bioresorbable Vascular Scaffold ou BVS) paraît la plus avancée et les résultats du programme ABSORB sont très encourageants, notamment sur le maintien du diamètre artériel à 5 ans. «En France, on en pose encore très peu, précise le R Koning. Cette endoprothèse est toujours en cours d’évaluation et n’est pas remboursée. Destinés essentiellement aux sujets jeunes, aux diabétiques et surtout dans le cas de lésions longues de l’artère interventriculaire antérieure, ces stents se révèlent au moins aussi efficaces que les stents métalliques à polymère biorésorbable».

D’après un entretien avec le Dr René Koning, unité de cardiologie interventionnelle, clinique Saint-Hilaire, Rouen

Légendes

Figure 1: Les mailles du stent (BVS ou Bioresorbable vascular Scaffold) sont visibles en blanc dans la paroi du vaisseau sur l’image de gauche et ont complètement disparues après résorption sur l’image de droite (chez l’animal)

Figure 2: Angioplastie d’un patient de la cohorte A de ABSORB sur laquelle on note un élargissement du diamètre artériel entre 6 mois et 2 ans, lequel est conservé au bout de 5 ans de suivi

Dr Brigitte Martin

Source : Bilan spécialistes