LA TECHNIQUE de la membrane induite, imaginée et popularisée par Alain-Charles Masquelet et l’équipe de Bobigny, constitue une véritable révolution dans la chirurgie de reconstruction des défects osseux où seules les allogreffes et/ou les greffes vascularisées étaient possibles. Cette technique permet une reconstruction osseuse sans microchirurgie, en urgence ou à froid, en milieu septique ou en cas de défect osseux massif (jusqu’à 30 cm), au membre inférieur comme au membre thoracique. La simplicité de cette technique facile à réaliser et à transmettre contraste avec la complexité des problèmes qu’elle est susceptible de résoudre. Son seul défaut : il faut deux opérations.
Une technique rodée.
La technique de la membrane induite consiste à combler un défect osseux par une entretoise provisoire de ciment à prothèse, un spacer cylindrique façonné à la main et adapté parfaitement au défect (figure 1). Dans tous les cas une ostéosynthèse adaptée à l’os et à la situation (clou, plaque, les deux, fixateur externe…) sera associée à une couverture des parties molles par lambeau. Environ deux mois plus tard, ce cylindre de ciment est recouvert d’une membrane à corps étranger (figure 2 et 3). Si on enlève le ciment tout en conservant la membrane, on obtient une chambre qui peut être comblée par de l’os. La grande originalité de cette technique est que, lors de cette phase de greffe osseuse, de l’os spongieux seul (plus facile à prélever) peut être apporté.
Cela change tout car, selon les solutions classiques, si de l’os spongieux peut être apporté seul ou quand le défect est inférieur à 1 cm ; si ce défect se situe entre 1 et 3 cm, il faut apporter un greffon corticospongieux, le greffon spongieux pur étant alors voué à la disparition par lyse. Enfin, si le greffon dépasse 5 cm, il faut envisager des solutions type greffons vascularisés (avec ses aléas techniques et sa durée opératoire) ou allogreffes (avec son risque infectieux et ses fractures à moyen terme). C’est dans ces circonstances que la technique de la membrane induite apporte un réel intérêt
D’après la table ronde la technique de la membrane induite ou technique de Masquelet : aspect fondamental.
Avec la contribution des Prs. et Drs. : L Obert, P Pélissier, V Viateau, H Petite, R Gouron, N Zwetienga, F Gindraux, S Rigal, T Begue, D Hannouche, AC Masquelet.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024