En novembre prochain, les Annales de dermatologie et vénérologie publieront un numéro spécial pour célébrer le 150e anniversaire de la revue. « Son premier numéro date, en effet, de novembre 1868. Ensuite, la revue n’a plus jamais cessé de paraître sur un rythme mensuel, avec seulement quelques interruptions lors de la Seconde Guerre mondiale, relate le Pr Bernard Cribier, son rédacteur en chef. À l’époque, la sortie des Annales a été un événement, car il s’agissait de la première revue de spécialités médicales en France. Elle a devancé de peu des revues pour les ORL et les ophtalmologistes. Pour notre spécialité, c’est aussi un peu un événement fondateur. C’est la première fois qu’une revue utilisait le mot dermatologie. Auparavant avaient été publiées quelques revues éphémères qui parlaient de maladies cutanées. »
La revue est née avant la Société française de dermatologie, qui n’a été créée qu’en 1889. « Les Annales ont été lancées par un petit groupe de médecins convaincus de l’intérêt de parler des maladies de peau, mais aussi des maladies vénériennes. À l’époque, la grande obsession, c’était la syphilis, et d’ailleurs la revue s’appelait Annales de dermatologie et syphiligraphie. La moitié du premier numéro était consacré à des articles de vénérologie, avec notamment, en début de journal, un papier sur le rhumatisme blennorragique », poursuit le Pr Cribier.
La vénérologie tenait une place centrale
Deux ans avant la sortie des Annales, était parue la revue italienne des maladies vénériennes et des maladies de la peau. « Un an après, en 1869 est sorti le premier journal allemand de dermatologie, et il a fallu attendre 1888 pour voir apparaître de cette revue prestigieuse qu’est le British Journal of Dermatology », indique le Pr Cribier.
À l’époque, les Annales publiaient de nombreux articles originaux, mais aussi des résumés de livres, de thèses ou d’articles publiés dans d’autres revues. « Cela a duré pendant pratiquement un siècle. Aujourd’hui, nous n’avons plus assez de place dans la revue papier pour faire des articles de bibliographie, qui ont trouvé leur place sur un de nos deux sites Internet (EM Consulte-dermato), l’autre étant consacré à la FMC (E-dermato.fr), indique le Pr Cribier, en se félicitant du succès que continuent de connaître aujourd’hui les Annales. Une de nos forces est qu’on s’adresse à tous les dermatologues, aussi bien les universitaires que les hospitaliers et les libéraux, avec notamment de nombreuses pages consacrées à la FMC. » Le rédacteur en chef promet pour novembre « un numéro anniversaire qui sera richement illustré et s’efforcera de rappeler le contexte historique qui a vu naître de la revue ».
exergue : On orientait loin du centre les malades que les autres hôpitaux ne voulaient pas voir
Entretien avec le Pr Bernard Cribier, rédacteur en chef des Annales de dermatologie et vénéréologie et chef du service de dermatologie du CHU de Strasbourg
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