La dermoscopie est aujourd’hui un examen utilisé en routine par la très grande majorité des dermatologues, en particulier pour améliorer le diagnostic de mélanome et éviter des exérèses inutiles de lésions pigmentées bénignes. Son champ d’utilisation s’étend désormais au diagnostic d’autres cancers cutanés, les carcinomes basocellulaires et épidermoïdes ainsi que leurs précurseurs : les kératoses actiniques. Cette évolution s’inscrit dans le contexte plus large du développement de thérapeutiques non chirurgicales pour les formes superficielles de ces cancers. Dans le carcinome basocellulaire par exemple, l’approche est en pleine évolution. « Il fallait jusqu’alors faire une biopsie afin de s’assurer du caractère superficiel de la lésion avant de proposer un traitement non chirurgical », expose le Pr Philippe Bahadoran. « Or, la dermoscopie a fait récemment la preuve de sa capacité à différencier les lésions invasives et superficielles, ce qui pourrait permettre dans des cas typiques de s’affranchir d’une biopsie. Un bénéfice potentiel en termes de morbidité et de coût de santé, particulièrement important en cas de lésions multiples. La dermoscopie peut en outre être utilisée pour la surveillance après un traitement médical ».
La microscopie confocale, qui grossit 1 000 fois (contre 10 fois pour la dermoscopie) offre une vision quasi-histologique des lésions cutanées. Elle est encore plus performante que la dermoscopie pour le diagnostic de mélanome, mais en pratique elle est surtout proposée en deuxième intention lorsque la dermoscopie n’est pas contributive, en raison d’un temps d’examen plus long. Dans le mélanome de Dubreuilh qui touche le visage, la microscopie confocale permet aussi d’optimiser les marges d’exérèse. « Il s’agit néanmoins d’un équipement coûteux qui n’est aujourd’hui disponible que dans dix villes universitaires (1), précise le Pr Bahadoran. Enfin l’HD-OCT (High definition optical coherence tomography), est une nouvelle technique proche de la microscopie confocale qui permet une exploration des lésions cutanées en 3D. »
D’après un entretien avec le Pr Philippe Bahadoran *, CHU Nice.
(1) Besançon, Lille, Lyon, Marseille, Nantes, Nice, Paris (St-Louis et Ambroise Paré), St-Étienne, Toulouse.
*Liens d’intérêt : l’auteur ne déclare aucun lien d’intérêts.
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