Taltz (ixékizumab) est plus efficace que Tremfya (guselkumab) dans le blanchiment complet des lésions, après trois mois de traitement. C'est la conclusion d'une étude de phase IV multicentrique, randomisée, en double aveugle baptisée IXORA-R, ayant comparé l'efficacité et la sécurité d'ixékizumab versus l'anti IL-23/p19 guselkumab sur 24 semaines, auprès de 1 027 patients atteints de psoriasis en plaques modéré à sévère (après échec d'au moins deux traitements non biologiques et la photothérapie). Les résultats à 12 semaines montrent que 41,3 % des patients traités par ixékinumab ont obtenu un blanchiment complet de leurs lésions contre 24,9 % des patients sous guselkumab.
Taltz (1) peut être prescrit aux patients ayant une forme étendue de psoriasis modéré à sévère et/ou un retentissement psychosocial important, après échec à au moins deux traitements (médicaments non biologiques et photothérapie). Taltz 80 mg suit un protocole d'administration spécifique. Lors de la phase d'induction (12 semaines), le patient bénéficie d'abord de deux injections sous-cutanées (soit 160 mg). Puis, d'une injection de 80 mg toutes les deux semaines jusqu'à la douzième semaine. Durant la phase d'entretien, les injections sont effectuées toutes les quatre semaines.
Mieux prescrire les anti-Il17 et les anti-Il23
« Nous manquons d'études de stratégie thérapeutique permettant de hiérarchiser les traitements du psoriasis modéré à sévère. Les recommandations de la Société française de dermatologie (SFD) ne prennent pas en compte les dernières données sur les anti-Il17 et, pas du tout les anti-Il23 », indique le Dr Passeron, chef du service de dermatologie du CHU de Nice et chercheur à l'Inserm (U1065, équipe 12, C3M). Le traitement de première ligne reste le méthotrexate. En cas d'échec, les dermatologues disposent d'un large choix de médicaments : apremilast, anti-TNFα (etanercept, adalimumab, infliximab, certolizumab…) et anticorps monoclonaux ciblant les interleukines IL12/IL23, IL17 et IL23.
Parmi ces traitements, tous ne se valent pas. « Les seules molécules permettant d'obtenir un blanchiment quasi total, voire total des lésions de psoriasis, dans la majorité des cas, sont les anti-Il17 et les anti-Il23. Je privilégie donc ces traitements », précise le Dr Passeron. Comment choisir entre un anti-Il17 et un anti-Il23 ? « Face à un patient qui présente une atteinte purement cutanée et souhaite un espacement maximal des doses, je prescris plutôt un anti-Il23. Car les injections sont espacées de deux mois (guselkumab), voire de trois mois (rizankizumab). En revanche, si un patient souhaite une rapidité d'action importante et/ou présente un rhumatisme psoriasique, j'opte pour un anti-IL17 », confie le Dr Passeron. Ces biothérapies ont encore une prescription initiale hospitalière annuelle. « Par ailleurs, certains dermatologues appréhendent la prescription de ces molécules alors même que celle-ci est simple. Il faut améliorer leur formation et celle des généralistes afin de favoriser l'accès et le suivi des patients sous biothérapies », conclut le Dr Passeron.
D'après une conférence de presse des laboratoires Lilly
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