On estime qu’il y a plus de 125 millions de psoriasiques dans le monde. Le quart d’entre eux présente une forme modérée à sévère, affectant plus de 10 % de la surface cutanée. Contrairement aux formes légères, les formes modérées à sévères ne sont généralement pas contrôlées par les traitements locaux et la photothérapie.
Au cours des dernières années, l’arsenal thérapeutique s’est considérablement enrichi, à côté du méthotrexate qui reste le traitement systémique de première ligne. De nombreuses options existent (ciclosporine, aprémilast…) mais il est incontestable que l’intérêt se porte sur les biothérapies ciblant IL-12/IL-23, IL-17 et IL-23. En effet, explique le Pr Thierry Passeron (Nice), les anti-IL-17 et anti-IL-23 ont très fortement augmenté le pourcentage de blanchiment complet ou presque (PASI 100 et 90). Leur tolérance est généralement excellente. En outre, ces diverses molécules ne sont pas équivalentes avec des atouts permettant d’adapter le traitement à chaque situation clinique : efficacité rapide ou durable, efficacité plus marquée sur les atteintes dermatologiques ou articulaires, administration de plus en plus espacées (tous les 3 mois pour le risankizumab).
La place du risankizumab
Les IL-23 sont représentés par plusieurs molécules, dont le risankizumab (Skyrizi) qui a fait l’objet de quatre essais de phase III (versus placebo, adalimumab (Humira) et ustekinumab (Stelara) qui se lie à l’IL-23 et à l’IL-12). L’analyse poolée des études Ultimma 1 et 2 montre que le risankizumab permet d’obtenir près de 90 % de PASI 90 et près de 60 % de PASI 100 (soit de blanchiment total), versus 47 % et 26 % pour l’ustekinumab.
Ces résultats confirment les très bons résultats des IL-23 sur les lésions dermatologiques, résultats « parmi les meilleurs enregistrés jusqu’à présent », souligne le Pr Passeron. De plus, ces résultats sont durables, comme le montrent les études LIMMITless pour le risankizumab (84 % de PASI 90 à la 136e semaine) et VOYAGE 1 pour le guselkumab (79 % de PASI 90 à la 156e semaine).
Enfin, la même efficacité est enregistrée chez les sujets ayant auparavant reçu d’autres biothérapies, comme le montre l’analyse poolée d’Ultimma 1 et 2, y compris quand il y a un échappement à ces traitements (1, 2 ou plus). Par rapport aux autres biothérapies, le profil de tolérance apparaît très favorable, les effets indésirables étant dominés par des infections des voies aériennes supérieures et des réactions aux sites d’injection.
Pour le Pr Passeron, cette grande efficacité dermatologique et un schéma thérapeutique allégé (injection trimestrielle), la persistance de l’effet thérapeutique et la bonne tolérance font des IL-23 un progrès important dans la prise en charge du psoriasis modéré à sévère. « En revanche, en cas d’atteinte articulaire et/ou si je cherche un effet rapide, je me tourne plutôt vers les IL-17, explique le professeur. Globalement, je me félicite des progrès accomplis qui améliorent grandement la qualité de vie de nos patients ».
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