Si les ongles artificiels semblent presque anecdotiques à côté d’un piercing ou d’un tatouage, le traitement subi pour les poser et les retirer est moins anodin qu’il n’y paraît. Il en existe principalement deux sortes aujourd’hui, les gels UV (ou polymérisés) et les vernis-gel (des hybrides entre vernis et faux ongles).
« La pose nécessite le passage sous UV à plusieurs reprises, ce qui constitue un risque potentiel pour les femmes qui les utilisent fréquemment (photosensibilisation, douleur, sensation de brûlure) », précise le Dr Édith Duhard, dermatologue à Tours. « Le risque est important aussi au moment de la dépose : le vernis gel est ôté en faisant tremper les doigts dans un bain d’acétone, et peut se terminer par un ponçage manuel. Une fragilisation de l’ongle et un amincissement (voire un décollement) de la tablette unguéale sont communément observés, lesquels favorisent l’infection bactérienne ou mycosique. » Divers autres effets secondaires ont été observés : dermite de contact, avec eczéma périunguéal et à distance, paresthésies. « Ces effets secondaires seraient en grande partie dus à une mauvaise technique des "stylistes ongulaires", comme se nomment les esthéticiennes qui réalisent la pose d’ongles artificiels, et l’utilisation de produits non conformes à la réglementation européenne », précise le Dr Duhard.
En août 2016, l’ANSM a informé sur les pratiques et précautions à prendre en la matière : à noter ainsi l’incompatibilité du port d’ongles artificiels avec une intervention chirurgicale et pour tout professionnel de santé travaillant à l’hôpital, ainsi que la recommandation d’attendre l’âge de 16 ans et de ne pas être enceinte pour en porter.
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