Il n’y a pas assez de poissons dans la mer pour fournir à la population humaine la quantité d’oméga 3 EPA et DHA dont elle aurait besoin, soit 1,27 million de tonnes par an, contre 0,8 mT pour les meilleures estimations réunissant pêche et aquaculture. Une tension sur la ressource qui a conduit au développement d’alternatives. C’est la Nasa dans les années 80 qui s’était intéressée aux productrices primaires des oméga 3 marins, à savoir les algues, pour les cultiver dans l’espace. Aujourd’hui, l’huile d’algue est développée pour des compléments alimentaires humains mais aussi dans l’élevage des poissons. « En 10 ans, il y a une chute libre des valeurs nutritionnelles du saumon : on est passé de 2 g à 1 g/100 g d’EPA/DHA », explique Gaëlle Husser de chez Veramanis, qui produit de l’huile d’algue destinée à l’aquaculture. En conséquence, la portion hebdomadaire de poisson gras ne suffit plus à arriver aux apports conseillés, il en faudrait deux.
Or l’huile d’algue, dont la disponibilité est quasi illimitée puisqu’elle pousse à partir de sucre et d’énergie, contient 50 % d’EPA et DHA, soit deux fois plus qu’une huile de poissons classique. Une façon de renforcer la qualité nutritionnelle des poissons de culture, tout en ayant des filières plus éco-responsables, qui ne s’appuient pas sur la pêche (aujourd’hui 17 % du volume mondial part à l’élevage), et garantissent un milieu parfaitement contrôlé sur le plan microbiologique et des contaminants.
Ainsi, en associant l’huile d’algues à une farine d’insecte et des déchets de la pêche, il est désormais possible de produire un aliment pour poissons 30 % plus riche et qui ne pèse plus sur la ressource halieutique. Auchan, l’un des partenaires de Veramaris, a commercialisé en mars dans sa « filière responsable » la première truite source d’oméga 3, EPA et DHA. Une allégation à laquelle il faudra encore sensibiliser le consommateur.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024