Deux députés ont interpellé le gouvernement et écrit aux candidats à l’élection présidentielle pour que les textes qui réglementent l’accès des personnes diabétiques à certaines professions soient revus à la lumière de l’évolution de la prise en charge de cette pathologie. Marisol Touraine s’est engagée à œuvrer dans ce sens.
Alizée Agier est championne du monde de karaté. Après avoir réussi tous les tests d’entrée dans la police nationale, cette jeune athlète de 22 ans a pourtant été refusée par le corps d’État parce qu’elle souffre de diabète depuis 3 ans. Bien qu’elle contrôle parfaitement sa pathologie et que sa condition physique soit bien au-dessus de la moyenne, aucun médecin n’a voulu prendre le risque d’ignorer les textes de loi en vigueur et lui signer son certificat d’aptitude. Cette situation ubuesque à laquelle l’intéressée ne s’est pas résignée donne un éclairage particulier à la réalité que vivent les 4 millions de personnes diabétiques en France.
Alertée de la persistance de ces discriminations professionnelles, Véronique Massoneau, députée écologiste de la Vienne, a demandé en séance à Marisol Touraine de s’emparer de cette question pour que les diabétiques puissent enfin accéder à des professions qui leur sont jusqu’à présent interdites : hôtesse de l’air, militaire, policier, conducteur de train ou encore ingénieur des mines !
Des textes réglementaires qui ignorent les avancées médicales
Rejointe dans son combat par Yann Galut, député PS du Cher, V. Massoneau a affirmé, lors d’une conférence de presse, avoir reçu « la promesse de la ministre de la Santé qu’une remise à plat de tous les tests d’aptitude concernant les diabétiques serait effectuée », de même que pour les personnes souffrant d’autres pathologies et qui sont confrontées aux mêmes difficultés professionnelles.
Y. Galut estime que « la fenêtre de tir » que représentent les prochaines élections, présidentielle et législatives, doit être utilisée pour interpeller tous les candidats sur cette question. Selon lui, « c’est une affaire de justice et d’égalité qui peut recueillir l’unanimité de l’Assemblée nationale ». Gérard Raymond, président de la Fédération française des diabétiques (FFD), a rappelé que les malades étaient confrontés à des textes de loi qui dataient de plus de 50 ans et que les dossiers d’aptitude médicale n’étaient même pas examinés dès lors que le diagnostic de diabète était posé. Un constat partagé par le Dr Jacques Beltrand, pédiatre et diabétologue à l’hôpital Necker-Enfant malades (Paris), qui considère cette situation comme « une injustice » étant donné qu’« il n’y a aucun fondement médical à l’impossibilité d’accès à ces métiers » en considération des progrès réalisés dans la prise en charge des malades. Selon lui, le problème fondamental réside dans le fait que « la médecine du travail soit bloquée par ces vieux textes de loi ».
Quant à Carine Choleau, directrice des projets de l’Association d’aide aux jeunes diabétiques (AJD), elle rappelle « toute la difficulté qu’il y a de donner l’envie aux enfants d’être observants si on les empêche par la suite d’accéder aux métiers qu’ils souhaitent exercer ».
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