Selon une étude randomisée menée par une équipe suisse, un encadrement nutritionnel individualisé au cours d'une hospitalisation a un effet positif sur l'évolution clinique de patients à risque de malnutrition. Les résultats sont parus dans « The Lancet ».
Plus d'un tiers des patients hospitalisés souffrent de malnutrition, avec un risque accru de morbidités et de mortalité et d'hospitalisation plus longue. « Il est bien connu que la malnutrition est un facteur de risque important pour les patients. Toutefois, l'effet de la nutrition à l'hôpital sur les résultats cliniques n’a pas été bien étudié », indique au « Quotidien » Philipp Schuetz, premier auteur de l'étude.
Augmentation des apports énergétiques
L'étude EFFORT a inclus 2 028 patients provenant de huit hôpitaux suisses entre avril 2014 et février 2018. Les patients, âgés de 72,6 ans en moyenne, présentaient un risque nutritionnel à des degrés divers et étaient a priori hospitalisés pour 4 jours minimum. Les motifs d'admission étaient notamment infection, cancer ou maladie cardiovasculaire.
Les patients ont été randomisés en deux groupes (1:1). Dans le groupe intervention, les patients ont reçu un soutien nutritionnel dispensé par un diététicien dans les 48 heures suivant leur hospitalisation, cet encadrement nutritionnel étant basé sur des objectifs individualisés. Les patients du groupe contrôle ont eu une alimentation hospitalière standard, sans recevoir de conseils.
La stratégie d'accompagnement a tout d'abord permis d'augmenter les apports énergétiques. Les objectifs en termes d'apports caloriques ont été atteints au cours de l'hospitalisation pour 79 % des patients en ayant bénéficié.
Des complications qui peuvent être prévenues
Au bout de 30 jours, les patients du groupe intervention étaient moins nombreux à présenter une évolution clinique défavorable que les patients du groupe contrôle (23 versus 27 %). La survie était par ailleurs plus élevée dans le groupe des patients ayant reçu des conseils nutritionnels : le taux de mortalité à 30 jours était de 7 % contre 10 % pour le groupe contrôle.
« Nous avons découvert qu'une partie des complications les plus graves associées à la malnutrition pouvait être prévenue par le recours à un soutien nutritionnel à l'hôpital », résume Philipp Schuetz. Les auteurs plaident ainsi pour un dépistage systématique du risque nutritionnel chez les patients hospitalisés, et ce quel que soit leur état de santé.
« Mettre l'accent sur la nutrition chez les patients âgés souffrant de nombreuses maladies semble être une stratégie importante pour améliorer les soins », conclut Philipp Schuetz.
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