Malgré une amélioration du suivi médical au cours de la dernière décennie, la baisse de mortalité reste insuffisante chez les patients diabétiques, révèle une série de trois études de Santé publique France, qui compare sur la période 2002-2012 deux cohortes de sujets diabétiques de type 2 affiliés à l'Assurance-maladie, Entred 2 001 (2002-2006) et Entred 2 007 (2007-2012).
Dans cette revue, publiée dans le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » (BEH), la surmortalité toutes causes à 5 ans reste élevée sur la période la plus récente (2007-2012) qui a suivi près de 5 900 personnes de plus de 45 ans, avec un excès de mortalité chez les hommes (+ 34 %) et chez les femmes (+ 51 %).
Si cette surmortalité a baissé chez les hommes diabétiques (puisque l'excès de risque était de 53 % dans Entred 2 001), elle n'a que très peu baissé chez les femmes (dont la surmortalité était de 57 % sur 2002-2006). En valeur absolue, le taux de décès standardisés reste néanmoins plus faible chez les femmes respectivement entre les deux cohortes, de 30,5 ‰ et de 27,1 ‰, par rapport aux hommes, avec 48,5 ‰ et 35,8 ‰.
Première cause de mortalité, les maladies cardiovasculaires
Pour expliquer cet état de fait, l'étude révèle qu'entre Entred 2 001 et Entred 2007, le diabète de type 2 a enregistré « une amélioration du contrôle glycémique, de pression artérielle et du LDL-cholestérol, mais une augmentation de la prévalence de l'obésité et un tabagisme toujours présent ».
Les épidémiologistes de Santé publique France soulignent que les maladies cardiovasculaires demeurent la première cause de décès chez les personnes diabétiques, suivies de près par les tumeurs malignes avec un excès de mortalité pour certaines localisations (pancréas, foie, côlon-rectum).
Chez les femmes, il existe une surmortalité par cancer de l'utérus et chez les hommes une surmortalité par cancer de la vessie et par leucémie. Un excès de mortalité a été retrouvé pour les maladies de l'appareil digestif, les maladies infectieuses et les maladies respiratoires, dont les pneumopathies.
Des déterminants largement modifiables
Concernant la surmortalité cardiovasculaire, si elle tend à baisser chez les hommes (passant de 62 % à 41 %), sans que ce soit significatif, elle ne diminue pas chez les femmes. « L'absence de diminution de la mortalité cardiovasculaire observée chez les femmes diabétiques pourrait être liée en partie à l'augmentation de leur consommation de tabac », suggèrent les auteurs. De plus, selon certaines études, il semblerait que l'augmentation de l'exercice physique a moins d'effets positifs chez les femmes, tandis que l'obésité serait plus néfaste chez les hommes.
Pour faire mieux, les épidémiologistes mettent en avant des leviers d'action. « Certains déterminants mis en évidence sont largement modifiables », soulignent-ils. Parmi ces facteurs, on retrouve le niveau d'obésité, les circonstances de diagnostic, consommation de tabac. Alors que les ouvriers présentent un excès de mortalité (+ 30 %) par rapport aux cadres, les auteurs soulignent que « cette prévention doit être adaptée au profil socio-économique de la personne diabétique ».
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