LE QUOTIDIEN : Quelle est votre perception de la démarche « One health » ?
MIREILLE BOSSY : Les maladies infectieuses sont reconnues par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) comme la deuxième cause de mortalité des humains dans le monde. La crise du Covid nous rappelle à quel point elles peuvent être dévastatrices pour nos sociétés. L’un des plus grands défis repose sur notre capacité à mettre en œuvre rapidement des mesures de prévention de maladies infectieuses émergentes. Cette crise nous montre bien que nous sommes passés d’un concept — penser la santé à l’interface entre celle des animaux, des humains et de leur environnement, à l’échelle locale, nationale et mondiale — à la réalité, avec la nécessité d’agir.
Depuis 2017, VetAgro Sup a rejoint le consortium « Global health ». Quel y est son rôle ?
VetAgro Sup est la première institution française à être devenue membre du consortium des universités travaillant sur la thématique « Global health », à l’interface des santés humaine, animale et environnementale. Une place obtenue simultanément avec l’école inter-États des sciences et médecine vétérinaire (Dakar, Sénégal), avec laquelle nous avons élaboré un projet commun.
Si l’on considère, par exemple, la problématique de l’antibiorésistance, face à la complexité et aux interconnexions entre santé des animaux, des humains et de leur environnement, c’est le système, dans son intégralité, qui est à repenser. Ce que s’attache à faire VetAgro Sup, avec ses trois cursus agronomie, médecine vétérinaire et santé publique vétérinaire. Nous sommes impliqués dans des réseaux locaux et internationaux mais aussi dans de nombreux projets de interdisciplinaires recherche.
Notre objectif est d’améliorer les connaissances, de les partager puis de les diffuser notamment via nos formations initiales et notre école interne, qui forme les inspecteurs en santé publique vétérinaire. Parmi ces réseaux structurants et reconnus, figurent le réseau régional thématique de recherche pour la santé et le bien-être animal en Auvergne Rhône-Alpes ; le Hub en santé publique vétérinaire avec une chaire industrielle d’enseignement et de recherche, hébergée sur notre campus vétérinaire ; la plateforme « épidémiosurveillance en santé animale » localisée à VetAgro Sup.
Et pour votre contribution au développement des connaissances ?
Financé par l’Agence nationale pour la recherche, dans le cadre de l’appel à projets 2020 « Équipements structurants pour la recherche », l’EquipEx InfectioTron (pour Integrative and multidisciplinary tools for the study of infectious diseases from the wild to the lab) vient d’être lancé. Il propose un réseau unique d’équipements et de plateformes complémentaires, permettant une approche « One health » dans l’étude des événements infectieux chez des hôtes vivants. Il mobilise 10 structures de recherche, 4 plateformes et fédérations, 5 institutions académiques et 3 organismes de recherche nationaux (CNRS, Inserm, Inrae). VetAgro Sup apporte au projet son expertise et ses compétences dans le domaine de l’épidémiologie et la pathophysiologie des maladies infectieuses endémiques ou émergentes dans la faune sauvage.
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