DE NOTRE CORRESPONDANT
CETTE DÉCOUVERTE fait suite à une série de recherches ayant montré, notamment, que les cellules B, chez des sujets T2D, sont incapables de sécréter l’IL-10 anti-inflammatoire, tout en produisant davantage d’IL-8 pro-inflammatoire que chez les sujets non diabétiques. Mais la preuve que les cellules B contribuent à la physiopathologie du diabète insulinorésistant au travers d’une action de régulation des cellules T responsables de l’inflammation (et de l’IR) manquait encore.
Cytokines pro-inflammatoires.
L’équipe de DeFuria a comparé les profils immunitaires de souris obèses de type sauvage (WT) et de souris obèses entièrement déficientes en cellules B (µMT). Pour explorer l’action régulatrice des cellules B sur la fonction lymphocytaire T, les chercheurs ont stimulé l’activation des cellules T au niveau des splénocytes de souris WT et µMT. Ils observent des concentrations plus élevées de cytokines inflammatoires (IL-6, IL-17,...) chez les rongeurs WT que chez les animaux dépourvus de cellules B, tandis que le taux d’IL-4 (cytokine qui s’oppose aux lymphocytes T pro-inflammatoires et stimule les macrophages anti-IR) est comparable dans les deux groupes de souris.
Il est intéressant de noter, par ailleurs, que les cellules B participent à la régulation des Tregs, soit les lymphocytes T régulateurs ou suppresseurs, des acteurs qui ont un rôle clef dans la tolérance immunitaire au travers de l’inhibition d’autres lymphocytes T effecteurs. Il existe en effet, chez les souris obèses µMT sans cellules B, une sur-expression du gène (Foxp3) de signature des Tregs, parallèlement à une sous-expression des gènes de cellules T pro-inflammatoires ou encore de la protéine CD-8.
Sur la fonction lymphocytaire.
Ces observations chez la souris ont une signification importante. Elles montrent que les cellules B stimulent les lymphocytes T pro-inflammatoires, ce qui se traduit, en particulier, par une augmentation des Th17 et une réduction de la proportion de Tregs, tout comme chez les patients T2D. Les études faites en complément par DeFuria et coll. sur des cellules B provenant de patients diabétiques et de contrôles non diabétiques confirment les découvertes faites chez la souris. Elles permettent en outre de préciser les mécanismes pouvant expliquer ce rôle des cellules B dans l’inflammation et l’IR. D’une part, les cellules B favorisent la création d’un profil de cytokines pro-inflammatoires, d’autre part, elles agissent sur la fonction lymphocytaire (promotion des lymphocytes T pro-inflammatoires impliqués dans l’IR), vraisemblablement par échanges directs avec les lymphocytes T.
Ces travaux pourraient être le prélude à une modulation de l’inflammation induite par les lymphocytes T, dans le diabète insulinorésistant, en ciblant son «déclencheur» au niveau des cellules B.
Jason DeFuria et coll. B cells promote inflammation in obesity and type 2 diabetes through regulation of T-cell function and an inflammatory cytokine profile. Proc Ntl Acad Sci USA (2013) Publié en ligne.
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