Les réponses apportées par les 400 malades diabétiques (100 DT1 et 300 DT2) d’un côté et les 500 personnes issues d’un échantillon représentatif national de l’autre témoignent d’un décalage certain entre ce que vivent les uns et ce qu’en perçoivent les autres.
Si, assez étonnamment, 81 % des répondants parmi la population générale disent savoir qu’il existe deux types de diabètes, plus de la moitié ignore encore ce qui les différencie. Une personne sur trois estime par ailleurs que le DT2 est la conséquence d’une mauvaise hygiène de vie et 80 % pensent que le DT1 n’est pas une fatalité, le reliant également par défaut à un manque d’activité physique et des habitudes alimentaires délétères. Pour le Dr Françoise Lorenzini, diabétologue au centre hospitalier de Toulouse, il est urgent de rappeler que, même dans le cas du DT2 qui est avant tout déclenché par des prédispositions génétiques aggravées par une mauvaise alimentation et la sédentarité, « le diabète n’est pas une punition divine pour un mode de vie défavorable ».
Une inégalité de plus
À la question de savoir si « le diabète est plus compliqué quand on est une femme », les personnes atteintes de diabète pensent globalement que non (82 %) et, parmi elles, les femmes diabétiques ne sont que 23 % à supposer que c’est un fardeau plus dur à porter que lorsque l’on est un homme.
Le problème est que cette perception est infirmée par les réponses à d’autres questions et plus spécifiquement dans le cas des femmes touchées par un diabète de type 1. Ainsi, seulement 50 % des femmes DT1 affirment avoir annoncé leur maladie à leurs collègues de travail contre deux tiers des hommes atteints de la même pathologie. Dans le même ordre d’idée, 67 % des femmes DT1 disent rencontrer des difficultés dans les relations professionnelles contre seulement 45 % des hommes DT1. Ceci s’explique en partie par une plus grande difficulté chez ces femmes d’intégrer la contrainte de devoir se justifier, d’expliquer sa maladie (52 % vs 29 % chez l’ensemble des diabétiques, tous types confondus) ainsi que par une moins bonne image de soi liée à la prise de poids. En dehors de la sphère professionnelle, elles expriment également plus de difficultés et de contraintes dans leur milieu de vie personnelle (voyages, vacances, enfants…)
De manière générale, 47 % des femmes DT1 disent mal vivre avec cette maladie contre 30 % chez l’ensemble des diabétiques. Pour autant, le Pr Lorenzini émet un message d’espoir : « Aussi paradoxal que cela puisse paraître, c’est aussi une chance d’être une femme car, pendant la grossesse, il est indispensable de gérer son diabète de façon extrêmement rigoureuse. Les femmes acquièrent ainsi une discipline et la conviction qu’il est possible de bien vivre avec son diabète. Les procédures de suivi pour femmes enceintes devraient peut-être être généralisées à tous les patients et aux hommes en particulier ! »
Conférence de presse de Roche Diabetes Care France
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024