- Effets indésirables sérieux du téprotumumab, traitement de l’exophtalmie basedowienne (1)
Le téprotumumab est un traitement de l’atteinte oculaire (exophtalmie) lors de la maladie de Basedow. Il s’agit d’un anticorps monoclonal humain qui se lie au récepteur de l’IGF1, surexprimé dans les tissus orbitaires, empêchant ainsi son activation. 2 158 cas ont été inclus dans cette analyse. Les principaux signaux d’alerte identifiés étaient des troubles de l’oreille et du labyrinthe, des troubles de l’appareil reproducteur et du sein, des troubles du métabolisme et de la nutrition et des troubles gastro-intestinaux. Plus précisément, une autophonie, une rétraction palpébrale, surdité permanente, une surdité bilatérale, une maladie inflammatoire chronique de l’intestin, un syndrome d’hyperosmolarité non cétosique et une aménorrhée. Cette étude a principalement identifié des troubles de l’oreille et du labyrinthe. Les cliniciens et les pharmaciens doivent être vigilants quant à ces effets indésirables. La pharmacovigilance doit être renforcée.
- Effets très favorables de la chirurgie métabolique sur la stéatohépatite des obèses au stade de cirrhose compensée (2)
L’étude porte sur 168 patients (IMC de départ 42,7 kg/m² âge moyen 48 ans et 70 % de femmes), dont 62 ont subi une chirurgie métabolique (bypass gastrique Roux-en-Y ou gastrectomie en manchon) et 106 ont reçu un traitement non chirurgical (prise en charge du mode de vie et 14,3 % ont pris du sémaglutide ou du tirzépatide, à un moment donné pendant le suivi).
Les résultats montrent que la chirurgie est associée à une réduction significative du risque de progression vers des effets hépatiques indésirables majeurs (EIM) opérés : incidence cumulative de 20,9 % sur 15 ans, contre 46,4 % pour le groupe non chirurgical, RR = 0,28.
La progression vers la cirrhose décompensée était de 15,6 % pour le groupe chirurgical, vs 30,7 % non chirurgical, RR = 0,20.
L’étude conclut que la chirurgie métabolique pourrait être une option thérapeutique sûre et efficace pour les patients atteints de cirrhose compensée liée à Mash, en l’absence de thérapies médicales approuvées. Noter que la perte de poids a été significativement plus importante dans le groupe chirurgie : -31,6 kg (26,6 % de leur poids initial) à 15 ans, vs -10,7 kg (soit 9,8 %).
- Des caractéristiques de sommeil, puissants prédicteurs de profils métaboliques (3)
Dans cette étude (Human Phenotype Project), les données de surveillance du sommeil à domicile ont été collectées et analysées pour 6 366 adultes, soit 16 812 nuits. Les différences entre les phénotypes de sommeil observées dans l’étude incluent l’indice d’apnée-hypopnée périphérique (pAHI), la saturation en oxygène (SpO2), l’architecture du sommeil (% de sommeil profond) et la variabilité de la fréquence cardiaque (PRV).
Les caractéristiques du sommeil ont surpassé l’âge, l’IMC et le tissu adipeux viscéral (VAT) en tant que prédicteurs de mesures de résistance à l’insuline, des taux de triglycérides et de diverses mesures cardiovasculaires (PAS et PAD, indice de pression cheville-bras, rigidité artérielle, épaisseur intima-média carotidienne [EIM], l’imagerie rétinienne).
Ces caractéristiques du sommeil ont montré aussi une meilleure performance prédictive que l’âge, l’IMC et le tissu adipeux viscéral, chez les participants masculins comme féminins. Il existerait donc des profils de sommeil diffèrent quant au risque cardiovasculaire. Mais ceci reste à confirmer !
- Pli cutané périombilical et réponse à la chirurgie bariatrique (4)
La perte de poids après chirurgie bariatrique est une préoccupation des professionnels de santé et candidats à cette chirurgie. Les variations de répartition des graisses préopératoires influencent-elles le degré de la perte de poids ? Les résultats ont été analysés chez 139 patients, à 1, 2 et 5 ans après chirurgie, selon la répartition de la graisse abdominale, évaluée par TDM avant la procédure.
Le tissu adipeux sous-cutané ombilical (TSA) était un facteur indépendant influençant la perte de poids et d’IMC, à 1 an et à long terme. Les patients ayant un TSA plus élevé peuvent connaître des réductions de poids et d’IMC plus importantes après chirurgie, offrant des perspectives sur les stratégies de perte de poids personnalisées -dont des approches alternatives à la chirurgie bariatrique.
- Analogues du GLP1 : des effets différents selon le sexe ? (5)
Les hommes et les femmes montrent des différences quantitatives dans leur réponse aux analogues du GLP1. Les femmes ont une perte de poids plus prononcée dans les essais Step 1 (14 vs 8 %), Step2 (7,5 vs 4,6 %) et Step 4 (16,2 vs 9,3 %) et des effets secondaires gastro-intestinaux plus fréquents. Les œstrogènes peuvent potentialiser les effets des analogues du GLP1 chez les femmes, les arGLP1 exposent à un surrisque de dépression chez elles. Les bénéfices cardiovasculaires sont plus prononcés chez les hommes, qui souffrent aussi davantage de tachycardie.
Les auteurs insistent sur le risque accru de grossesse non désirée sous analogues du GLP1, par amélioration de la fertilité, en particulier chez les femmes avec SOPK ou obésité. De plus, il a été suggéré que le tirzépatide peut réduire l’absorption des contraceptifs oraux, exposant un risque de grossesse non désirée, contrairement au sémaglutide et au liraglutide. Les analogues du GLP1 peuvent avoir d’autres effets sur la puberté et le cycle menstruel.
- Agonistes du GLP1 pour traiter les lipodystrophies familiales partielles (6)
Un traitement par arGLP1 a été évalué chez 76 patients (89,4 % de femmes) souffrant de lipodystrophie partielle familiale type 2 (FPLD2) liée au gène LMNA (n = 57), une FPLD3 liée à PPARG (n = 4), une FPLD4 liée à PLIN1 (n = 5) ou une FPLD1 (n = 10), en complément des antidiabétiques déjà utilisés, 50 % des patients étant traités par insuline.
Après un an de traitement par arGLP1, l’IMC, l’HbA1c et les triglycérides ont été améliorés de manière significative chez une grande majorité de patients atteints de FPLD. Des études contrôlées prospectives de plus grande envergure sont nécessaires pour identifier les facteurs prédictifs et la sécurité.
(1) Huang J et al. Postmarketing safety concerns of teprotumumab : a real-world pharmacovigilance assessment. J Clin EndocrinolMetab. 2024 Dec 18;110(1):159-165
(2) Aminian A, et al. Long-term liver outcomes after metabolic surgery in compensated cirrhosis due to metabolic dysfunction-associated steatohepatitis. Nat Med. 2025 Jan 27
(3) Kohn S, Diament A, Godneva A, Dhir R, Weinberger A, Reisner Y, Rossman H, Segal E. Phenome-wide associations of sleep characteristics in the Human Phenotype Project. Nat Med. 2025 Jan 27
(4) Lu SJ et al. The influence of preoperative fat distribution on post-bariatric surgery body mass index and body weight loss. Diabetes Obes Metab. 2025 Jan 9
(5) Böcher S et al. GLP-1 and Its Analogs : Does Sex Matter? Endocrinology, 2025, 166, bqae165
(6) Lamothe S et al. Safety and effectiveness in an uncontrolled setting of glucagon-like-peptide-1 receptor agonists in patients with familial partial lipodystrophy : Real-life experience from a national reference network. Diabetes Obes Metab. 2025 Jan 20. Epub ahead of print. PMID: 39829337
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