L’ÉQUIPE INSERM U901 de Françoise Muscatelli (Marseille) suggère qu’un apport d’ocytocine pourrait ouvrir une nouvelle voie thérapeutique dans le traitement des difficultés alimentaires des nouveau-nés. L’hormone concernerait en priorité les bébés atteints du syndrome de Prader-Willi et vraisemblablement tous ceux atteints de troubles alimentaires à la naissance.
Ce constat de l’équipe de l’Institut de neurobiologie de Marseille conclut une recherche sur le déclenchement de l’alimentation à la naissance. Un bon modèle de compréhension, expliquent les chercheurs, est représenté par le syndrome de Prader Willi. Le tableau de cette affection génétique comporte des difficultés de succion et des troubles de l’alimentation à la naissance. Deux éléments-clés semblent impliqués dans ces troubles spécifiques : un dysfonctionnement hypothalamique et une réduction du nombre de neurones exprimant l’ocytocine dans la région paraventriculaire. L’affection est liée à des altérations génétiques dont celles du gène MAGEL2.
Souris déficientes en gène Magel2.
Afin de confirmer ces données, l’équipe marseillaise a mis au point des souris déficientes en gène Magel2. Chez ces rongeurs il existe une mortalité néonatale de 50 %. La responsabilité en est attribuée à un retard de la mise en place du réflexe de succion avec pour conséquence des troubles alimentaires. Ce qui confirme la place de la protéine MAGEL2 dans l’instauration de la tétée. L’examen des hypothalamus montre effectivement un net déficit en ocytocine.
L’étape suivante a consisté à injecter chez des souriceaux nouveau-nés non mutés un antagoniste du récepteur de l’ocytocine. Chez ces petits animaux toute la symptomatologie alimentaire des souris mutantes est retrouvée. À l’inverse, l’équipe a injecté de l’ocytocine chez des souris déficientes en Magel2, dans les 3 à 5 heures suivant la naissance. L’hormone a permis aux jeunes rongeurs d’acquérir la succion et donc de s’alimenter.
Le travail confirme ainsi le rôle de l’ocytocine dans la mise en place de la succion dès la naissance. Le traitement hormonal permettrait chez les nouveau-nés atteints du syndrome de Prader-Willi d’éviter le recours aux méthodes d’alimentation lourdes mises en place dès la naissance, notamment le gavage par sonde gastrique. L’ocytocine pourrait être également utilisée chez les prématurés souvent atteints de troubles de la succion et de la prise alimentaire.
Human Molecular Genetics, 28 septembre 2010.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024