Des bénéfices cardiovasculaires, vraiment ?

PCSK9 : une méta-analyse en demi-teinte

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Publié le 10/01/2020
Malgré des effets favorables enregistrés sur les évènements CV, aucun bénéfice sur la mortalité toutes causes confondues ou sur la mortalité cardiovasculaire n’a pu être mis en évidence par cette méta-analyse.

Crédit photo : phanie

Une métaanalyse publiée dans Pharmacological Research (1) a évalué l’efficacité et la tolérance des inhibiteurs de la PCSK9 (iPCSK9), indiqués dans le traitement de l’hypercholestérolémie.

Pour mémoire, les études Fourier (evolucumab, 2,2 ans de suivi) et Odyssey Outcomes (alirocumab, 2,8 ans de suivi) avaient montré une réduction de 15 % du risque de survenue d’un critère composite principal (décès cardiovasculaire, infarctus du myocarde [IDM], accident vasculaire cérébral [AVC], hospitalisation pour angor instable ou revascularisation coronarienne) et, de plus pour Fourier, une réduction de 20 % d’un critère composite secondaire (mortalité cardiovasculaire, IDM ou AVC).

Cette métaanalyse a colligé tous les essais cliniques de phase 2 ou 3 pertinents, comparant l’efficacité et la tolérance des iPCSK9 (en particulier l’evolucumab et l’alirocumab) vs placebo, administrés durant au moins 8 semaines. Au total, 28 études randomisées et contrôlées (durée de 8 à 208 semaines) ont été retenues.

Pas de différence sur la mortalité totale ni cardiovasculaire

Les principaux résultats sont les suivants :

Aucune différence significative n’a été mise en évidence sur la mortalité toutes causes confondues entre les sujets traités par iPCSK9 et ceux traités par placebo (13 études, 332 014 sous iPCSK9 et 29077 sous placebo) ; Une réduction significative de 17 % des événements CV sous iPCSK9 a été retrouvée – contribution particulièrement importante des essais Fourier et Odyssey Outcomes (20 études, 32 329 sujets sous iPCSK9 et 28549 sous placebo). Le risque d’infarctus du myocarde était spécifiquement diminué de 22 % et le risque d’AVC de 23 % ; Les évènements indésirables graves étaient moins fréquents (– 5%) sous iPCSK9 que sous placebo (28 études, 29 077 sujets sous iPCSK9 et 33204 sous placebo).

Ces résultats mériteraient d’être confirmés par des études de longue durée, car ils sont principalement soutenus par deux études de courte durée (Fourier et Odyssey Outcomes) pesant pour 75 à 81 % des sujets inclus dans cette méta-analyse.

Professeur Honoraire, Université Grenoble-Alpes

(1) Casula M, Olmastroni E, Boccalari MT, Tragni E, Pirillo A, Catapano AL. Cardiovascular events with PCSK9 inhibitors: an updated meta-analysis of randomised controlled trials. Pharmacol. Res.2019;143:143-150. doi: 10.1016/j.phrs.2019.03.021. PMID: 30926528

Pr Serge Halimi

Source : lequotidiendumedecin.fr