Un article paru dans « Nature Immunology » montre qu’un régime riche en amidon, entraînant la formation d’acétate et de butyrate, promeut la tolérance immunitaire et donc protège contre la maladie auto-immune qu’est le diabète de type 1 (DT1).
Des chercheurs de l’Université de Monash en Australie ont ainsi utilisé un modèle animal de souris diabétiques, qu'ils ont nourries à base d’un régime riche en amidon (lequel est particulièrement présent dans les fruits et légumes) entraînant la formation de deux acides gras à courtes chaînes, l’acétate et le butyrate.
Hypothèse hygiéniste vs changement d’alimentation
Les auteurs pensent en effet que l’idée longtemps dominante de l’hypothèse hygiéniste (par exemple pour l’asthme) n’est pas valide et que la prévalence des maladies auto-immunes (dont le DT1) dans les pays occidentaux est liée à un changement d’alimentation (diminution des fibres et du poisson, augmentation des aliments préparés…), entraînant des changements dans notre système immunitaire.
Ils ont donc évalué l’intérêt d’un régime alimentaire riche en amidons résistant à la digestion. Ces amidons sont dégradés dans le colon par le microbiote, et le processus de fermentation produit de l’acétate et du butyrate. Ces deux acides gras, combinés, améliorent l’intégrité de la paroi intestinale, réduisant les facteurs inflammatoires et encourageant la tolérance immunitaire. Ce qui protège contre le DT1.
Les auteurs ont aussi découvert que chacun de ces acides gras en particulier agissait par un mécanisme distinct : l’acétate diminuait la présence de lymphocytes T autoréactifs dans les tissus lymphoïdes ; alors que le butyrate stimulait le nombre et la fonction des lymphocytes B régulateurs. Les deux associés favorisaient l’intégrité intestinale et entraînaient une baisse de la concentration en cytokines diabétogènes.
Intérêt d’une approche non-médicamenteuse
Les amidons utilisés font normalement partie de l’alimentation, mais les auteurs préviennent que « ce régime ne consiste pas seulement à manger des fruits et légumes ou des aliments riches en fibres mais implique une alimentation spécifique qui devrait être gérée par des nutritionnistes-diététiciens ».
L’étape suivante est le passage à la recherche clinique. Les auteurs souhaitent également étendre leurs recherches aux effets de ce régime sur l’obésité et d’autres maladies inflammatoires comme les maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2, l’asthme, les allergies alimentaires et le syndrome de l’intestin irritable.
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