Une alimentation riche en fibres alimentaires est associée à une réduction du risque de développer une maladie non transmissible. C'est ce que met en évidence une méta-analyse publiée dans « The Lancet ». Elle a été réalisée par une équipe néozélandaise à l'initiative de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) afin de mettre à jour les recommandations concernant l'apport en glucides.
Cette méta-analyse a intégré185 études observationnelles incluant les données de près de 135 millions personnes-années et de 58 essais randomisés comprenant 4 635 participants. Les individus présentant une maladie chronique ont été exclus. « Il s'agit d'une étude de grande taille qui a permis d'obtenir des résultats convaincants sur la population générale », commente pour « le Quotidien » le Pr Jean-Michel Oppert, chef du service de nutrition de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP).
Un effet de grande ampleur
Selon les études observationnelles, en comparaison aux plus faibles consommateurs de fibres, les gros consommateurs sont associés à une réduction de 15 à 30 % de la mortalité toutes causes confondues, de la mortalité cardiovasculaire, de maladie coronarienne, d'AVC, de diabète de type 2 et de cancer colorectal. Les auteurs ont aussi montré qu'une augmentation de 8 g de fibres supplémentaires par jour entraîne une diminution de l'ordre de 5 à 27 % de la mortalité et de ces maladies non transmissibles.
« Ces résultats montrent un effet nutritionnel de grande ampleur sur l'essentiel des maladies chroniques », salue le Pr Oppert. Par ailleurs, les essais randomisés, en cohérence avec ces observations, ont mis en évidence une diminution du poids corporel, de la pression artérielle systolique et du cholestérol total en cas d'apports élevés en fibres.
Une consommation minimale de 25 g/jour
À partir de ces données, les auteurs ont estimé qu'une dose journalière comprise entre 25 et 29 g de fibres était optimale pour réduire les risques. « Les courbes dose-réponse suggèrent que des apports plus élevés en fibres alimentaires pourraient conférer un bénéfice encore plus grand pour protéger contre les maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2 et le cancer colorectal », indiquent les auteurs.
Des résultats similaires ont été obtenus avec les céréales complètes, suggérant que leurs effets bénéfiques proviennent d'une teneur élevée en fibres. En revanche, l'étude n'a pas montré d'effet de l'index glycémique sur les maladies non transmissibles étudiées.
La consommation moyenne mondiale de fibres n'excède pas 20 g/jour. Les apports quotidiens des Français étaient de 17,5 g chez les hommes et de 16,1 g chez les femmes en 2015 selon l'étude ESTEBAN. « La mise en œuvre des recommandations visant à augmenter l'apport en fibres alimentaires et à remplacer les céréales raffinées par des céréales complètes devrait avoir des bénéfices en termes de santé », concluent les auteurs.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024