Ce pourrait être le premier traitement capable de ralentir l'évolution de la maladie de Parkinson. Une nouvelle molécule de la famille des glitazones initialement développée dans le diabète de type 2 se révèle dotée d'effets métaboliques neuroprotecteurs très prometteurs dans la maladie neurodénégérative, selon une étude publiée dans « Science Translational Medicine ».
Avec ces nouveaux résultats précliniques (culture de neurones, nématodes, souris), les chercheurs de l'institut de recherche Van Andel à Grand Rapids (Michigan) renforcent l'idée de similitudes métaboliques inattendues entre le diabète et la maladie de Parkinson, ouvrant la piste des antidiabétiques dans ce pan de la neurologie.
« Nous avons l'espoir que ce sera un tournant pour des millions de personnes atteintes de la maladie de Parkinson, s'enthousiasme Patrik Brudin, directeur du centre des sciences neurodégénératives à l'institut de recherche Van Andel et auteur principal. L'ensemble de nos travaux de recherche sur des modèles de Parkinson suggèrent que ce médicament pourrait ralentir la progression de la maladie de la même façon chez l'homme ».
Une molécule bien tolérée
Comme les autres des glitazones, la molécule testée, appelée MSDC-0160, cible un facteur clef récemment identifié dans le métabolisme cellulaire, le transporteur mitochondrial du pyruvate (ou MPC en anglais pour mitochondrial pyruvate carrier). Mais à la différence des molécules précédentes recalées en raison d'effets secondaires (cancers de la vessie, autres cancers), ce candidat n'active pas la voie supposée responsable des PPARγ.
Testé en phase 2b dans le diabète, le profil de tolérance s'était avéré favorable avec moins de prise de poids et moins de rétention hydrosodée que les précédentes. Au final, la molécule développée par la startup Kalamazoo, la Michigan-based Metabolic Solutions Development Company (MSDC), s'est révélée au bout de 4 ans bien plus prometteuse que prévu.
Restaurer l'autophagie protectrice
L'originalité du MSDC-0160 repose sur la découverte récente que la maladie de Parkinson repose en partie sur un métabolisme énergétique. La molécule semble réguler la fonction mitochondriale dans les cellules cérébrales et restaurer l'autophagie, cette capacité des cellules à convertir des métabolites intracellulaires en énergie. Le rétablissement de cette fonction vitale réduit l'inflammation et limite la perte neuronale.
Pour une association de patients américaine, The Cure Parkinson's Trust, le MSDC-0160 est l'un des traitements les plus prometteurs à ce jour. Pour Tom Isaac, co-fondateur de l'association et ayant développé lui-même la maladie depuis 22 ans : « Notre équipe scientifique a évalué plus de 120 traitements potentiels dans la maladie de Parkinson, et le MSDC-0160 a tout pour être une avancée réelle et durable dans la vie des gens d'ici un futur proche ».
L'équipe de Patrick Brudin se déclare impatiente de lancer un essai clinique pour tester le MSDC-0160 dans la maladie de Parkinson. Mais le chercheur ne s'arrête pas là et projette de tester la glitazone dans d'autres maladies neurodégénératives, comme la démence fronto-temporale ou la maladie d'Alzheimer. « C'est une voie extrêmement prometteuse pour la recherche médicamenteuse, estime Partick Brudin. Quels que soient les résultats de l'essai à venir dans le Parkinson, nous avons une nouvelle piste à suivre pour de meilleurs traitements qui s'attaquent à la racine de ces maladies insidieuses ».
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