Face à des bactéries pathogènes, les cellules intestinales se défendent en se vidant rapidement de leur contenu, expliquent des chercheurs CNRS/INSERM/Université de Strasbourg/AgroSup Dijon/Université de Bourgogne. Dans une étude publiée dans « Cell Host and Microbe », l'équipe dirigée par Dominique Ferrandon montre chez la drosophile que ce mécanisme de défense entraîne un amincissement fort et temporaire de l'épithélium.
Les scientifiques ont travaillé sur la bactérie opportuniste Serratia marcescens, présente partout dans l'environnement. L'ingestion continue entraîne la mort des drosophiles en quelques jours, pourtant l'épithélium ne présente aucun dégât apparent à l'analyse dans les 24 heures.
C'est en observant ce qui se passe dans les toutes premières heures suivant l'infection, que les chercheurs ont découvert le phénomène aussi spectaculaire que fugace. L'épithélium s'amincit au point de sembler disparaître, avant de reprendre sa forme originelle dans les heures qui suivent.
Mieux comprendre la maladie de Crohn
Le cytoplasme perd une grande partie de son contenu à l'exception du noyau. Les entérocytes se débarrassent des organites altérés, d'une partie des bactéries ayant traversé la paroi intestinale et des toxines bactériennes.
Parmi les toxines bactériennes, l'hémolysine sert de signal au déclenchement de la purge, démontrent les chercheurs avec des travaux sur une espèce mutante de S. marcescens. Incapable de sécréter la toxine, cette bactérie devient plus virulente en l'absence de purge protectrice.
Ce phénomène d'amincissement est conservé entre les espèces, y compris chez l'homme, comme le montrent des études complémentaires. Ces résultats pourraient aider à mieux comprendre des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin, comme la maladie de Crohn.
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