L’exploration de la flore digestive est un sujet qui passionne actuellement la recherche en biologie. Cette flore semble impliquée dans toute une variété d’activités : la digestion bien sûr, mais aussi une régulation fine du poids corporel, la réponse immunitaire, la synthèse de vitamines et jusqu’à la production de neurotransmetteurs qui affectent le cerveau et le comportement.
Des centaines d’espèces, « formées de tout petits travailleurs, habitent le tube digestif », explique Rosa Krajmalnik-Brown (Université de l’Arizona, États-Unis), principale investigatrice d’une étude réalisée dans le cadre des troubles du spectre autistique (TSA), dont les résultats sont présentés dans « PLoS ONE ».
Étude de l’intégralité de la flore
C’est la première étude complète de la flore bactérienne, en se concentrant sur la composante commensale et bénéfique, réalisée chez des enfants dans cette pathologie.
« L’une des raisons pour lesquelles ce travail a été entrepris est que les enfants souffrant d’un TSA présentent des désordres gastro-intestinaux, qui perdurent à l’âge adulte. Des études ont montré que lorsqu’on parvient à traiter ces problèmes, on observe des améliorations sur le plan du comportement. »
L’étude confirme l’hypothèse de départ, qu’il peut y avoir des différences dans la composition de la flore digestive entre les enfants présentant un TSA et les autres enfants, montrant chez les premiers une réduction significative de la présence de 3 bactéries importantes : Prevotella, Coprococcus et Veillonellacae.
Les auteurs indiquent que ces observations pourraient aboutir éventuellement à un outil diagnostic et/ou à un moyen de traiter les troubles gastro-digestifs dans le cadre des TSA.
20 patients
L’étude a été menée chez un groupe de 20 jeunes patients, dont les échantillons fécaux ont été analysés au moyen d’un « pyroséquençage », une méthode très fine.
Les trois bactéries isolées ont des activités dans la dégradation des carbohydrates et la fermentation. Les chercheurs observent que Prevotella, une bactérie présente en très grand nombre dans la population générale est en très faible quantité chez les sujets malades.
La génétique et les antibiotiques
En addition à des composantes héréditaires, des facteurs extérieurs, voire alimentaires (alimentation de type occidental) et un usage exagéré d’antibiotiques peuvent influer sur la flore digestive, en réduisant sa diversité.
Jusqu’ici, les recherches sur la flore digestive dans l’autisme, s’étaient intéressées aux germes potentiellement aggravants, comme des bactéries gram négatif contenant des lipopolysaccharides dans leur paroi, qui peuvent conduire à une inflammation du cerveau ou à une accumulation de mercure.
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