Un homme de 50 ans a été admis dans un service des urgences aux États-Unis pour une hépatite aiguë probablement déclenchée par la consommation de boissons énergisantes, selon une description dans « BMJ Case Report ». Il s'agit du deuxième cas documenté d'hépatite aiguë associée à la consommation de ce type de boissons.
Les premiers symptômes sont apparus 15 jours avant l'arrivée à l'hôpital : malaises, anorexie, douleurs abdominales croissantes suivies de nausées, vomissements et ictère scléral. Le patient attribue cela un syndrome grippal. L'apparition d'une urine foncée et d'une jaunisse l'amène à consulter aux urgences.
Quatre à cinq boissons énergisantes par jour
Le patient ne prenait pas de médicaments, en vente libre ou sous ordonnance, et n'avait pas récemment modifié ses habitudes alimentaires, sa prise d'alcool, de tabac ou de drogues illicites, à l'exception des boissons énergisantes qu'il consommait à raison de 4 à 5 canettes par jour depuis 3 semaines. L'interrogatoire ne retrouve pas d'antécédents de transfusion sanguine ni de comportement sexuel à haut risque. Le patient signale juste un tatouage à l'âge de 20 ans.
Ses signes vitaux à l'examen étaient normaux, mais il présentait un ictère scléral et une jaunisse et souffrait de douleurs au niveau de la partie supérieure droite de l'abdomen. Les analyses de laboratoire ont révélé un taux élevé de transaminases et une infection chronique par le virus de l'hépatite C. Une biopsie du foie a permis de déceler une hépatite sévère.
Après avoir éliminé les causes potentielles d'hépatite aiguë – infections virales, alcool, drogues, cause environnementale, maladies auto-immunes, maladie de Wilson, ischémie, hépatopathie congestive – et en l'absence d'antécédents d'atteinte hépatique, les médecins concluent à une hépatite déclenchée par la consommation des boissons énergisantes.
Ces boissons contiennent, en effet, une quantité importante de vitamine B3, la niacine, connue pour ses effets hépatotoxiques dose-dépendants : 40 mg par flacon, soit 200 % de la dose journalière recommandée de vitamine B3. Par ailleurs, bien que sa consommation quotidienne de niacine (160 à 200 mg par jour), via les boissons énergisantes, ait été inférieure au seuil de toxicité reconnu pour cette vitamine (500 mg quotidiens), elle était proche de celle du premier cas d'hépatite aiguë décrit comme probablement lié à la consommation de ces boissons. L'atteinte hépatique a disparu dès que le patient a cessé de consommer ces boissons.
Alerter sur les dangers potentiels
Pour les auteurs, les patients présentant des troubles hépatiques devraient éviter la consommation de boissons énergisantes, de plus en plus populaire. Ils recommandent également d'informer les médecins sur les effets potentiellement toxiques des ingrédients contenus dans ces boissons, dont les quantités dépassent largement les doses journalières recommandées. Enfin, ils suggèrent que ceux-ci soient alertés sur l'existence d'un lien éventuel entre la consommation de ces boissons et la survenue d'hépatites chez des adultes en bonne santé.
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