Les troubles fonctionnels intestinaux (TFI) représentent un des premiers motifs de consultation, que ce soit en soit en médecine générale ou chez les hépatogastro-entérologues. « Dans nos cabinets, cela constitue jusqu’à 30 à 40 % des consultations. Et on estime qu’en Europe, environ 20 % de la population est atteinte de TFI sans forcément les verbaliser », souligne le Dr Thierry Helbert, président du Syndicat national des médecins spécialistes de l’appareil digestif (Synmad).
Un diagnostic de TFI peut être posé quand les symptômes durent depuis plus de 6 mois. « Le problème est que l’origine n’est souvent pas monofactorielle et que les manifestations d’un TFI peuvent être très diverses : douleurs abdominales, ballonnements, diarrhées, constipation… », souligne le Dr Helbert, en précisant que la première mission du praticien sera de rechercher une éventuelle pathologie organique sous-jacente. « Outre un bilan biologique, un des premiers examens sera la coloscopie qui peut être prescrite y compris chez des patients relativement jeunes ayant des TFI qui persistent dans le temps. Cette coloscopie pourra s’accompagner d’un examen de l’estomac et du duodénum pour rechercher un parasite ou une allergie digestive. Car un certain nombre de TFI peuvent être liées à des allergies alimentaires masquées ».
Ensuite, le traitement aura pour principal objectif de réguler la motricité. « Il est impossible de définir un régime alimentaire type à proposer pour un TFI. J’aurais tendance à dire qu’il existe autant de régimes que de TFI car on ne donnera pas les mêmes conseils alimentaires à un patient souffrant de constipation qu’à celui ayant un transit très accéléré. Mais, de manière générale, on a tendance aujourd’hui à donner beaucoup plus de probiotiques chez ces patients dont le microbiote (la flore intestinale) est altéré », souligne le Dr Helbert.
Le traitement médicamenteux va dépendre des symptômes exprimés par le patient. « On peut délivrer des antispasmodiques, des argiles, des médicaments agissant sur la sensibilité viscérale et bien sûr, en cas de terrain allergique, des anti-allergiques de contact ou généraux et des régimes d’exclusion (sucres, gluten) », indique le Dr Helbert.
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