Pour établir le profil de toxicité d’une nouvelle molécule, l’expérimentation animale pourrait bien ne plus être un passage obligé, à en croire la présentation faite aujourd’hui par Mukund Ghorghade, qui dirige la société Empiriko, à l’occasion des rencontres annuelles nationales de la Société américaine de chimie qui se tient à Dallas jusqu’au 20 mars.
Leur solution : un mélange chimique qui émule l’action du cytochrome P450, une famille d’enzymes principalement produites au niveau du foie et dont le rôle et de catalyser l’oxydation, entre autres, des médicaments.
Forcer les interactions entre les métabolites de plusieurs médicaments
« Les expériences sur les animaux sont longues, coûteuses et de plus en plus réglementées », a-t-il expliqué lors de la conférence de presse diffusée quelques heures avant sa présentation, « mais avec un substitut chimio synthétique comme le nôtre, il est possible d’analyser les métabolites d’une molécule rapidement et en grande quantité. »
Les autres intérêts du procédé, dont le nom commercial est Biomimic, sont de pouvoir « forcer » l’interaction entre les produits de la métabolisation de plusieurs médicaments, et d’identifier des métabolites dont la trop courte durée de vie interdit l’observation in vivo. En outre, il est en théorie possible de distinguer les métabolites de phase 1 et ceux de phase 2 qui correspondent aux produits de la transformation des métabolismes de phase 1.
Pour obtenir le droit de commercialisation aux États-Unis, Empiriko doit prouver la non-infériorité de son procédé par rapport aux expérimentations in vivo sur plus d’une centaine de molécules. Lors de sa présentation, Mukund Ghorghade a expliqué qu’ils étaient parvenus à ce résultat avec 52 molécules dont les profils de toxicité définis grâce à Biomimic étaient les mêmes que ceux obtenus in vivo.
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