Le quotidien des lecteurs

Tout miel

Publié le 08/04/2010
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Vieille-Toulouse(31)

Dr Jacques Delpech

L’article paru dans le Quotidien du Médecin du 25 mars 2010 (n° 8736) concernant les nouveaux traitements du reflux-oesaphagien (RGO) de l’adulte et celui du 18 décembre 2009 (n° 8681) relatif au succès de la radiofréquence dans l’œsophage de Barret dysplasique, m’ont évoqué un autre article du Quotidien qui décrivait la guérison spectaculaire d’une plaie cutanée infectée rebelle aux soins classiques. Celle-ci avait été traitée avec succès par le Pr Bernard Descottes du CHU de Limoges avec des pansements au miel.

Depuis l’antiquité, les applications de miel sur des plaies en général infectées obtenaient leur cicatrisation. Il est admis actuellement que cette évolution favorable est consécutive aux effets antibactériens et osmotiques du miel, à ses propriétés antiacides et au fait qu’il contient des huiles essentielles.

Il y a environ deux ans, j’ai présenté des douleurs épigastriques en début de nuit ; le gastro-entérologue consulté diagnostiqua une cardio-oesophagite d’intensité modérée sur béance du cardia sans autre lésion. Il me prescrivit un antisécrétoire inhibiteur de la pompe à protons sous forme d’un comprimé d’ésoméprazole à 40 mg par jour.

Je n’ai pas suivi ce traitement du fait des effets indésirables signalés dans le VIDAL, et n’ayant trouvé sur Internet aucun article concernant le traitement des RGO par le miel, j’ai essayé ce produit des abeilles.

Ayant la chance de ne pas être diabétique, de ne jamais avoir fumé ni bu, en particulier des digestifs, j’ai pris environ trois heures après le repas su soir, une première cuillerée à café de miel liquide non chauffé puis une seconde 20 minutes après pendant un mois. Mes épigastralgies ont rapidement disparu et j’effectue des cures intermittentes de miel 3 ou 4 jours par mois. Actuellement, je me considère comme guéri.

Molières (91)

Dr Jean Hvostoff

Le « renouveau de la médecine libérale », conte machiavélique

Un chef d’État ayant décidé de refonder selon sa conception la médecine libérale de son pays enjôla et enrôla le Président du CNOM (Conseil National de l’Ordre des Médecins) de ce pays pour cette mission, en le nommant président de cette charge tout en écartant les syndicats médicaux. Ne faut-il pas, sur les conseils de Machiavel, diviser pour régner !

Mais n’ayant pas une confiance absolue dans le Président du CNOM, il nomma et imposa les personnalités composant cette mission : des personnes dévouées ou adhérentes à sa politique afin de refonder la médecine libérale selon son idée. Piper les dés dès le début, n’est-ce pas machiavélique ? Un de ces personnages, voulant s’attirer les bonnes grâces du chef de l’État afin d’accélérer le renouveau de la médecine libérale, bafoua l’honneur de la médecine libérale pour la discréditer aux yeux du peuple.

Ayant été nommé à ce poste par le Chef de l’État, aucune sanction ne fut prise contre lui, malgré sa demande d’exclusion de cette mission par l’ensemble des médecins. Seule une réprimande symbolique fut autorisée afin de calmer la fureur des médecins libéraux. Ne reconnaissons-nous pas le cynisme d’un certain homme politique italien ?

Un mois ou deux plus tard, une Médecine d’État fut imposée sous le nom de « renouveau de la médecine libérale » selon les vœux du chef de l’État. Et celui-ci la certifia conforme aux désirs de l’ensemble des médecins libéraux (sans qu’ils fussent consultés), grâce à l’apposition de la signature du Président du CNOM en bas de la dernière page du document de la mission.

N’est-ce pas l’apothéose du machiavélisme ? J’entends déjà des récriminations. Mais ceci n’est qu’un conte qui ne peut exister que dans un régime dictatorial et non en démocratie.

De ce fait, ce conte qui s’appuie sur la doctrine de Machiavel ne peut pas exister en France. Qu’en pensez-vous mes chers confrères, mes chers concitoyens ?

LeVésinet (78)

Dr Bernard Kron

On marche sur la tête

Depuis que les administrations et les Énarques ont pris le pas sur les médecins, le système part à la dérive.

À l’Hôpital, le chef de service n’est plus le patron. Le département d’anesthésie est indépendant et le planning des anesthésistes, des blocs opératoires et des chirurgiens non coordonnés ! Les réformes sont compliquées et la loi HSPT fait une trop belle part à la réorganisation administrative.

L’Hôpital n’est pas une entreprise et ne peut pas continuer d’être géré comme une multinationale.

Avant mai 1968 il y avait des vrais internes nommés par concours et des vrais "Mandarins" avec leurs élèves. Il y avait des Écoles de chirurgie, une formation par compagnonnage, des services de chirurgie d’urgences… on disait que l’on avait la meilleure chirurgie du monde et les comptes sociaux étaient à l’équilibre. Depuis il y a eu 25 plans de réformes, des plein-temps qui ne connaissent pas le libéralisme, la fin des concours de l’Externat, de l’Internat et du "Prosectorat" ; il y eu les 35 heures, les RTT et le repos compensateur après la garde.

On a supprimé la chirurgie générale et fermé les cliniques privées qui assuraient les urgences ; les hôpitaux creusent les déficits et l’on harasse les médecins sous les contraintes : accréditations, évaluations, agressions de tous types, y compris par la violence et les procédures.

Ainsi 90 % des jeunes médecins veulent le salariat et travailler en groupe pour se protéger.

On marche sur la tête. Réformer c’est mettre au panier ce qui ne marche pas et non ajouter des contraintes nouvelles qui vont à l’inverse du but recherché…

Paris (75)

Dr Didier Champagne

Comment économiser plusieurs centaines de millions de couches par an

On est passé en une génération d’une propreté, à un an et demi, à une propreté à trois ans, en France.

Cette situation est alimentée par la comptine « la propreté ne peut être acquise que lorsque l’enfant sait monter un escalier ». Ce qui peut se discuter lorsqu’on observe des propretés précoces, dès le début de la marche.

Dans la plupart des pays du monde, et pas forcément tropicaux (exemple, la Roumanie où il faut laver les couches) la propreté est acquise à un an et demi. Or, les couches jetables coûtent cher. Si l’on compte trois couches par enfant trois ans de suite, 800 000 naissances par an en France, cela fait un total de sept millions de couches par jour à produire, d’où une destruction d’arbres importante.

Il faut aussi détruire ces couches, d’où une pollution importante, d’autant qu’il se mêle à la cellulose du plastique et des produits chimiques.

Enfin, si ces couches contiennent des produits chimiques, et elles en contiennent, peut-on affirmer que ces produits sur une peau sensible, érodée ne passent pas l’organisme ? L’expertise d’u, toxicologue serait la bienvenue. Enfin, ces couches jetables retardent la maturité et l’autonomie des enfants que l’on retrouvera parfois équipés la nuit jusqu’à cinq ou six ans.

Aussi, peut-on proposer entre un an et un an et demi le pot de façon rituelle le matin et le soir, féliciter l’enfant en cas de succès par un "show rigolo". En cas d’insuccès, on ramasse sans commentaire le pipi et le caca. On peut à la belle saison retirer la couche le matin, sur une période d’éveil court lorsqu’on est propre l’après midi, enfin à la sieste sur un court sommeil, puis la nuit sur un long sommeil.

Ainsi, il n’y pas moins de cinq raisons pour faire tomber le dogme actuel et revenir à un peu plus d’économies et d’écologie.

Les fabricants pourraient produire en parallèle des couches pure cellulose sans produits chimiques à côté des produits actuels : cela serait un premier pas.


Source : Le Quotidien du Médecin: 8745