Rhumatismes Inflammatoires chroniques

2000-2020, l’odyssée d’une mutation

Publié le 07/01/2016
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Comme l’explique la Haute Autorité de Santé, la polyarthrite rhumatoïde (PR) est un rhumatisme inflammatoire chronique dont l’évolution se fait par poussées et, en l’absence de prise en charge, entraîne un handicap. L’objectif principal de sa prise en charge est de contrôler l’activité de la maladie et si possible d’induire la rémission, de réduire la douleur, de prévenir et contrôler les destructions articulaires, de prévenir la perte de fonction dans les activités quotidiennes et au travail et d’optimiser la qualité de vie.

Le traitement de cette affection a beaucoup évolué depuis une vingtaine d’années. Le méthotrexate a constitué un progrès remarquable. Toutefois, l’apparition plus récente des biothérapies, en particulier les anti-TNF alpha, constitue une avancée considérable.

Nouveaux objectifs

Le traitement a en effet été bouleversé par l’avènement de ces molécules. Leur puissance et leur bonne tolérance ont permis de fixer de nouveaux objectifs et des procédures pour les atteindre ; c’est le concept de « treat to target ». De nouvelles recommandations ont été ainsi publiées pour obtenir la rémission le plus vite possible.

L’étanercept (Enbrel), en association au méthotrexate, est indiqué pour le traitement de la polyarthrite rhumatoïde modérément à sévèrement active de l’adulte en cas de réponse inadéquate aux traitements de fond, y compris le méthotrexate (sauf contre-indication). Il est également indiqué dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde sévère, active et évolutive de l’adulte non précédemment traité par le méthotrexate. Il a été montré par l’étude TEMPO qu’il ralentit la progression des dommages structuraux articulaires mesurés par la radiographie. L’étude COMET a montré que l’instauration d’un traitement précoce, dans la polyarthrite rhumatoïde de moins de 1 an, combinant méthotrexate et étanercept permettait d’obtenir une rémission plus fréquente que le méthotrexate seul. Elle a ainsi validé le concept de fenêtre d’opportunité.

Le registre national anglais de la British Society of Rheumatology, une étude observationnelle prospective, a confirmé la bonne tolérance des anti-TNF dans la polyarthrite rhumatoïde, le maintien thérapeutique étant de l’ordre de 50 %.

Plus de 3 millions de patients

Des données convaincantes portant sur plus de 3,5 millions de patients, avec 15 ans de recul en France, portent sur 8 indications au total, dont 2 chez l’enfant.

L’épigénétique, enfin, concerne les modifications de l’expression génétique ne pouvant pas être expliquées par des changements des séquences de l’ADN, et dont la transmission au cours des divisions peut s’effectuer de manière non mendélienne. La volonté d’identifier l’ensemble des gènes et des séquences « épigénétiquement » dérégulées dans certaines pathologies et d’élucider les mécanismes impliqués dans l’altération des voies épigénétiques normales a conduit au développement de nouvelles stratégies d’études épigénomiques.

Dr Gérard Bozet

Source : Le Quotidien du Médecin: 9460