Les connaissances sur les conséquences de la prise de poids au cours de la grossesse restent peu précises, en raison de problèmes méthodologiques (poids déclaratif en début de grossesse, taille souvent non précisée, poids final et terme souvent non notés dans les dossiers, etc.) et du caractère majoritairement observationnel des études réalisées. Les données sur le long terme, pour la mère comme pour l’enfant, sont également très parcellaires et d’interprétation difficile en raison des nombreux autres facteurs entrant en jeu.
La prise de poids en excès au cours de la grossesse apparaît toutefois associée à un risque accru de poids fœtal élevé pour l’âge gestationnel et de macrosomie (avec les conséquences obstétricales qui en découlent), d’hypertension artérielle et probablement de pré-éclampsie et de diabète gestationnel. Elle expose en revanche à un risque moindre d’hypotrophie fœtale. Après la grossesse, la perte de poids à 18 mois et à 3 ans est moins élevée, notamment si la prise de poids a été très marquée ou en cas d’obésité antérieure à la grossesse. Il y a également une corrélation entre la prise de poids au cours d’une grossesse et celle lors de grossesses ultérieures, soulignant l’intérêt de programmes spécifiques en post-partum.
Chez l’enfant, on observe avec la prise de poids une augmentation de la masse grasse néonatale, le risque d’obésité (30 %) et de surpoids est plus élevé et peut-être aussi celui de diabète de type 2 à plus long terme.
Il faut être vigilant en particulier en cas de prise de poids au cours du premier trimestre, car au-delà de 2 kg, elle serait associée à un risque plus élevé de diabète gestationnel, surtout chez les femmes déjà en surpoids (indice de masse corporelle > 25 kg/m2). Il peut être utile de rappeler qu’à 12 semaines d’aménorrhée, le fœtus pèse seulement 30 g.
Et en cas de perte
Lorsqu’au contraire la prise de poids est inférieure aux recommandations, le principal risque est celui de petit poids pour l’âge gestationnel, sans différence quant au taux de césariennes et de risque de mort fœtale in utero ou de décès périnatal après ajustement sur le terme. Les conséquences à moyen et long terme pour l’enfant sont encore mal précisées. En cas de perte de poids au premier trimestre, les données sont rassurantes quant à l’issue obstétricale.
Un suivi rapproché lors d’obésité
Chez la femme obèse, la limitation de la prise de poids s’accompagne d’une réduction du risque de macrosomie, de pathologies hypertensives et d’interventions obstétricales. Le risque de petit poids pour l’âge gestationnel est augmenté si la prise de poids dépasse 5 kg, mais le risque absolu est faible.
Après chirurgie bariatrique, il est conseillé d’attendre un an avant de débuter une grossesse, puis de veiller à ce que les apports en protéines, vitamines et minéraux soient adéquats. Le risque de petit poids pour l’âge gestationnel existe quelle que soit la prise de poids.
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