Plusieurs indices peuvent conduire à suspecter une endométriose, mais seule l’histologie d’un prélèvement effectué lors d’une cœlioscopie permet d’être totalement certain du diagnostic. L’emploi de la bio-informatique pourrait bientôt dispenser les patientes de cette étape qui implique souvent une anesthésie générale.
Des chercheurs américains sont en effet parvenus à « enseigner » à un programme d’analyse à distinguer un prélèvement de tissus utérin provenant d’une patiente souffrant d’endométriose.
Dans la plupart des cas, l’endométriose résulte de flux rétrogrades, c’est-à-dire d’une mauvaise évacuation des menstruations qui remonteraient vers la cavité pelvienne en passant par les trompes de Fallope au lieu d’être expulsées par le col de l’utérus. Les cellules endométriales s’accumulent alors au niveau des ovaires et d’autres organes, causant des douleurs et des lésions.
La machine qui apprend toute seule
Dans l’article qu’ils ont publié dans « Endocrinology », le Dr John Tamaresis, de l’université de San Francisco, et ses collègues expliquent s’être basés sur la méthode dite du « machine learning ».
Cette dernière consiste à faire analyser l’expression de gènes dans des tissus prélevés sur l’endomètre par un programme informatique qui va spontanément et progressivement resserrer son analyse sur les familles de gènes dont l’expression semblait affectée par l’endométriose. Le programme apprend ainsi graduellement à distinguer les femmes souffrant d’endométriose de celles présentant d’autres pathologies utérines.
Un prélèvement possible en cabinet médical
Les auteurs ont ensuite mis au point un prototype capable d’établir un diagnostic à partir des données de séquençage, et l’ont éprouvé sur les prélèvements issus de 148 femmes, dont 77 souffraient d’endométriose et 37 souffraient d’autres pathologies utérines. Le prototype était capable de différencier l’endométriose des autres pathologies, et était également en mesure d’évaluer son état d’avancement. En outre, le diagnostic semblait fiable quel que soit le moment du cycle au cours duquel le prélèvement avait été réalisé.
Les chercheurs souhaitent maintenant évaluer la faisabilité en cabinet médical d’un prélèvement de cellules endométriales via un cathéter et leur utilisation dans le cadre de ce nouveau type d’examen. L’institut national américain de la santé infantile et de médecine du développement (NIH NICHD) a d’ailleurs annoncé qu’un essai clinique multicentrique venait d’être lancé.
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