Plusieurs études ont montré les effets de l’indice de masse corporelle (IMC) sur les taux de succès de l’assistance médicale à la procréation (AMP). Lorsque l’IMC est élevé, les taux de grossesse et d’accouchement sont moindres, et celui de fausse-couche augmente. Dans le cadre précis du don d’ovocyte, la réceptivité utérine est réduite d’un facteur 3 en cas d’obésité.
Or la proportion de femmes en surpoids ou obèses parmi celles suivies en AMP est relativement élevée. Dans le centre Eugin à Barcelone, 30 % des femmes, âgées en moyenne de 41 ans, ont un IMC ≥ 25 kg/m2 ; 21 % sont en surpoids et 9 % obèses.
Il est établi que l’alimentation déséquilibrée, le tabagisme, l’abus d’alcool, le stress, l’inactivité physique peuvent favoriser une inflammation chronique de bas grade et un stress oxydatif au niveau de différents organes. Des effets délétères pour le système reproducteur de la femme comme de l’homme. Il est donc essentiel, dans le cadre d’une prise en charge en AMP, de tenir compte du style de vie, et si besoin d’induire des changements.
L’adoption d’un régime de type méditerranéen permet d’améliorer le succès de la fécondation in vitro (FIV). Chez les femmes qui avaient débuté ce régime six mois avant la FIV, le taux de succès était augmenté de 66 %, selon une étude menée en Grèce auprès de 244 femmes non obèses.
Supplémentation en acide folique
Certaines supplémentations pourraient avoir avoir un intérêt. Les folates sont impliqués dans la synthèse de l’ADN et la modification épigénétique. Ils sont donc essentiels à la gamétogenèse, à la fécondation et au développement de la grossesse. Les effets positifs de la supplémentation en acide folique sur la fonction ovarienne et la fertilité ont été mis en évidence dans plusieurs travaux : amélioration de la régularité du cycle et de l’ovulation, diminution de la stérilité d’origine ovarienne, réduction de la concentration d’homocystéine dans le liquide folliculaire, meilleure qualité embryonnaire. Dans le cadre de l’AMP, après supplémentation, les taux d’implantation, de grossesse clinique et de nouveau-né vivants étaient supérieurs chez les femmes dont les taux de folates sériques étaient dans le tertile supérieur au cours de la phase de stimulation, selon les résultats de la Earth study ; ces bénéfices n’ont pas été retrouvés dans d’autres études. La supplémentation en acide folique (0,4 à 0,8 mg/j), préconisée pour prévenir les anomalies du tube neural, avait fait débat il y a quelques années en raison d’une potentielle augmentation du risque de fausse-couche. Risque non confirmé par une analyse Cochrane de 2016.
Le rôle délétère de la caféine est discuté ; en l’absence de données scientifiques probantes, il est conseillé de limiter la consommation à un café par jour chez les femmes enceintes ou projetant de l’être.
Les céréales complètes avec un index glycémique bas (< 55) ont des propriétés anti-oxydantes et anti-inflammatoires susceptibles d’améliorer la résistance à l’insuline et les dommages oxydatifs impliqués dans la pathogénie de la subfertilité. Une étude de cohorte prospective a monté que leur consommation est associée à une augmentation du taux de naissances vivantes.
Concernant les acides gras, deux études de cohorte menées aux États-Unis et au Danemark n’ont pas retrouvé de différence dans la distribution des acides gras alimentaires entre les femmes ayant débuté une grossesse et celles espérant toujours une grossesse, à l’exception des acides gras trans.
Enfin, les perturbateurs endocriniens, comme le mercure contenu dans les poissons, les résidus de pesticides dans les fruits et légumes ou encore d’antibiotiques et d’hormone de croissance dans les viandes, peuvent induire des modifications épigénétiques avec des effets multigénérationnels. Ce qui invite à rester vigilant sur l’origine des produits dans le cadre d’une supplémentation, notamment en oméga 3.
Présentations des Drs Flavia Rodriguez et Anna Mallafré, Espagne, lors ducongrès lors du congrès Infogyn, Pau 2019
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