LE PRURIT vulvaire relève toujours d’une cause organique. Le lichen scléreux en est la plus fréquente. Cette dermatose inflammatoire, non contagieuse, qui s’observe à tout âge (elle est souvent méconnue chez la petite fille) donne lieu à un prurit intermittent ou chronique, à recrudescence nocturne. Lorsque le lichen est diffus le diagnostic est purement clinique sur l’aspect blanc nacré de la muqueuse, associé parfois (30 % des cas) à une modification des reliefs avec une atrophie des petites lèvres et un encapuchonnement du clitoris. Une atteinte localisée doit faire poser l’indication d’une biopsie pour éliminer une forme leucoplasique de maladie de Bowen. Une muqueuse épaissie qui a perdu sa coloration nacrée signe une évolution vers une forme hyperplasique (un quart des cas) qui comporte un risque de cancérisation (4-5 % des cas). L’évolution du lichen est chronique. Le traitement repose sur l’application de dermocorticoïdes de classe 1, une fois par jour pendant deux à trois mois puis deux fois par semaine pendant des mois, voire des années. Un contrôle annuel de la vulve est toujours indiqué.
Autre cause de prurit, souvent méconnue : le psoriasis, qui peut être localisé exclusivement à la vulve. Les lésions ont souvent un aspect fissuraire et peuvent s’étendre à la région péri-vulvaire et péri-anale. Une fissuration intermittente du pli interfessier est un signe pathognomonique. Une surinfection à Candida est fréquente. Le traitement repose sur l’application de dermocorticoïdes lors des poussées.
L’eczéma et les vulvites de contact, auxquels le prurit est souvent attribué, n’existent en fait pratiquement pas. La cause en est généralement iatrogène.
Les brûlures vulvaires, sans cause organique le plus souvent.
Les brûlures vulvaires peuvent être en rapport avec un lichen, une cause infectieuse (herpès, zona, candidose) ou cancéreuse (cancer épidermoïde sur lichen scléreux, cancer lié à une infection à HPV oncogène). Mais le plus souvent elles n’ont pas de cause organique décelable et l’on parle de vulvodynies. L’examen clinique de la vulve est subnormal voire normal. Chez les femmes jeunes les vulvodynies sont habituellement localisées au vestibule (vestibulodynies) et provoquées par les contacts ou les rapports ; elles peuvent être favorisées par une candidose qui doit être recherchée et traitée. La prise en charge associe un soutien psychologique, des séances de relaxation périnéale avec biofeedback réalisé par un kinésithérapeute spécialisé et, dans certains cas, des antidépresseurs de type amitriptyline*.
Les vulvodynies diffuses concernent généralement des femmes plus âgées. Les douleurs sont spontanées, elles s’accentuent au cours de la journée et disparaissent la nuit. Le traitement est difficile ; il comporte un soutien psychologique, la prescription d’antidépresseurs et éventuellement une relaxation périnéale.
Dr Monique Pelisse : pas de conflit d’intérêt
Référence : Pelisse M. : La vulve, de la clinique au traitement. Editions Med’Com
* Indication hors AMM.
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