Avec le développement d'autres techniques d’imagerie plus sophistiquées, la radiologie standard semble moins attractive alors qu'elle reste indispensable, en particulier pour les pathologies musculosquelettiques (traumatologie, arthrose, affections rhumatismales, scoliose, anomalies de longueur des membres inférieurs…). On connaît son manque de sensibilité, notamment pour la détection précoce de certaines pathologies (tumeurs, infection) mais elle reste une technique de débrouillage pouvant orienter éventuellement vers un autre type d’imagerie. De plus, elle est facilement accessible et peu coûteuse.
L'interprétation reste une affaire de radiologue
Il est capital que le radiologue continue à exceller dans l’analyse des clichés standard, ceux-ci constituant dans la grande majorité des cas le premier examen demandé après la consultation chez le généraliste ou aux urgences. « Pour limiter les problèmes médicolégaux liés à des erreurs d'interprétation, nous avons à Lille un circuit court où les radiographies ostéo-articulaires sont lues en temps réel par des radiologues spécialisés explique le Pr Cotten. Les radiologues possèdent une finesse et une richesse sémiologiques spécifiques et connaissent les critères de qualité des incidences. On s’expose à des erreurs diagnostiques en cas de clichés imparfaits. « On peut regretter que les progrès des autres techniques d'imagerie aient fait quelque peu négliger cette culture radiologique ; on nous demande d'ailleurs désormais fréquemment de parler dans les congrès nationaux ou internationaux des petits signes radiographiques qui ne sont plus enseignés ni connus, poursuit la spécialiste. En ce qui concerne ma spécialité, le musculosquelettique, la radiologie standard doit rester parfaitement enseignée et encadrée par des radiologues, même si certains spécialistes interprètent les clichés dans leur domaine ; un cliché bien interprété est un apport essentiel à la prise en charge du malade et à l'orientation vers d'autres examens complémentaires ». Il reste aussi un élément incontournable du suivi de certaines pathologies où il ne saurait être question de répéter les scanners ; ainsi par exemple dans les fractures du bassin, les patients bénéficient d'une évaluation TDM 3D mais aussi de radiographies qui seront réitérées au cours de l'évolution.
La radiologie standard innove
La radiographie standard n'est pourtant pas en reste pour l'innovation, avec de nouvelles techniques comme les capteurs plans ou le système EOS.
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