Environ 60 % des patients survivants d’Ebola connaissent des troubles oculaires et 76 % soufrent d’arthralgie, selon les premières données d’une étude de cohorte, financée par les instituts canadiens de la recherche en santé menée sur 603 survivants recrutés en Sierra Leone.
Les auteurs canadiens et sierra-léonais de ces résultats publiés dans « The Lancet : Infectious Disease » ont recruté les patients dans le district de Port Loko et les ont suivis entre le 7 mars et le 24 avril derniers et seront suivis pendant quelques années, à l’image de la cohorte de survivants POSTEBOGUI mis en place en Guinée dans le cadre de la task force Ebola française. Les patients se sont présentés à la première visite de suivi en moyenne 121 jours après leur sortie du centre de traitement. Les données de prévalences publiées dans le « Lancet Infectious disease » proviennent de cette première visite.
Un risque de séquelles porté par la charge virale
Parmi les troubles oculaires, les auteurs notent une forte prévalence des uvéites, puisque 18 % des membres de la cohorte en présentaient les symptômes dans les premiers mois qui ont suivi leur guérison. Par ailleurs, 24 % des survivants souffraient de problèmes d’audition. Ces résultats sont cohérents avec les données de suivi à deux ans des survivants d’Ebola de l’épidémie de 2007 en Ouganda communiquées en avril dernier.
Les patients chez qui les symptômes de l’infection par le virus Ebola étaient les plus sévères sont les plus susceptibles de présenter des séquelles. Il y avait en outre une association indépendante entre le risque de séquelles et la charge virale.
Bonnes données de sécurité du virus ChAD3
En parallèle de ces résultats, le « Lancet Infectious Disease » a également publié les données de sécurité du vaccin utilisant comme vecteur un adénovirus de chimpanzé de sérotype 3 (ChAD3) issues d’une expérimentation faite sur 120 volontaires recrutés au sein du CHU vaudois, à Lausanne. Ces volontaires ont été répartis en 3 groupes : un groupe de 49 volontaires recevaient une haute dose de vaccin (50 milliards de particules virales), un autre groupe de 51 volontaires recevaient une dose plus faible (25 milliards) et un groupe de 20 volontaires recevaient un placebo.
Des réactions indésirables à la vaccination ont été observées chez 75 % des volontaires du groupe haute dose, 79 % de ceux du groupe faible dose et 25 % de ceux du groupe placebo. Les effets indésirables les plus fréquents étaient des fatigues et des maux de tête. La présence d’anticorps contre les glycoprotéines Ebola était démontrée chez 96 % des volontaires vaccinés, et la concentration du groupe haute dose (51 µg/mL) n’était pas significativement différente que celle du groupe faible dose (44,9 µg/mL) lors du pic observé au bout de 28 jours. Les auteurs précisent que la présence d’anticorps était encore détectable six mois après l’injection.
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