Dans une étude chinoise non contrôlée portant sur cinq patients ayant une forme grave de Covid-19, l'administration de plasma issu de patients guéris de la maladie a été suivie d'une amélioration de leur état clinique. Ces observations sont décrites dans le « JAMA ».
Les auteurs ont émis l'hypothèse que le recours au plasma de patients convalescents pourrait être bénéfique chez les patients infectés par le SARS-CoV-2, rapportant notamment une étude de 2005 ayant montré des résultats positifs avec cette approche chez des patients atteints de syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS).
Charge virale indétectable
Dans cette série de cinq patients souffrant de Covid-19 (confirmation en laboratoire), âgés de 36 à 73 ans, tous présentaient un syndrome de détresse respiratoire aiguë, une pneumonie sévère avec progression rapide, une charge virale élevée malgré un traitement antiviral et un ratio PaO2/FiO2 inférieur à 300. Une ventilation mécanique a été mise en place pour chacun d'eux.
Le plasma, issu de cinq patients guéris et contenant des anticorps spécifiques du SARS-CoV-2, a été administré entre 10 et 22 jours après l'admission à l'hôpital des patients. Plusieurs paramètres ont été évalués avant et après la transfusion.
Les auteurs ont ainsi pu constater que la température corporelle est redevenue normale en trois jours pour quatre des cinq patients. Chez tous les patients, l'évaluation du score SOFA (Sequential Organ Failure Assessment), utilisé pour évaluer l'état d'un patient avec défaillance d'organe, a diminué (un score élevé étant associé à la sévérité de la maladie), le ratio PaO2/FiO2 a augmenté en 12 jours et la charge virale est devenue indétectable dans les 12 jours également.
La réalisation de tests ELISA a montré une augmentation des titrations d'anticorps neutralisants.
Trois patients sortis de l'hôpital à 37 jours
Douze jours après l'administration du plasma, quatre des patients ne souffraient plus de syndrome de détresse respiratoire aiguë. De plus, trois des patients n'avaient plus besoin de la ventilation mécanique dans les deux semaines.
À 37 jours de la transfusion, trois des cinq patients ont pu sortir de l'hôpital, les deux autres étant dans un état stable.
« Nos résultats mettent en évidence la possibilité que les anticorps du plasma convalescent aient contribué à l'élimination du virus et à l'amélioration des symptômes », estiment les auteurs.
Alors qu'aucun traitement spécifique n'a encore fait ses preuves contre le SARS-CoV-2, ces résultats préliminaires montrent ainsi qu'une telle approche est possible, même si la conception de l'étude et sa petite taille ne permettent pas de conclure quant à son efficacité.
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