Dans « The Lancet » (1), des chercheurs ont identifié des facteurs de risque de mortalité à partir de 191 cas confirmés de Covid-19 pris en charge dans deux hôpitaux chinois.
« Un âge avancé, des signes de sepsis à l'admission, des comorbidités comme l'HTA ou le diabète et l'utilisation prolongée de la ventilation non invasive sont des facteurs importants de mortalité chez ces patients », rapporte le Dr Zhibo Liu de l'hôpital Jinintan et co-auteur de l'étude.
Parmi les patients, 137 sont rentrés à domicile et 54 sont décédés à l'hôpital. Un âge avancé (dans l'étude, l'âge allant de 18 à 87 ans, en médiane de 56 ans), un score SOFA élevé (ce score permettant le suivi de l'état des patients ayant un sepsis avec défaillance d'organe) ou un taux de D-dimères supérieur à 1 μg/ml à l'admission étaient associés de façon significative au risque de décès à l'hôpital.
Les survivants étaient âgés en moyenne de 52 ans, les non-survivants de 69 ans. Le score SOFA était respectivement de 1 versus 4,5. La moitié des patients présentaient une comorbidité, principalement HTA (30 %) et diabète (19 %). De plus, il est apparu que des taux sanguins élevés d'IL-6, de troponine I et de LDH étaient plus souvent observés parmi les cas graves de Covid-19.
Le sepsis s'est avéré la complication la plus fréquente, suivi de la détresse respiratoire, du syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA), de l'infarctus du myocarde (IDM) et du choc septique. La moitié des patients décédés ont présenté une infection secondaire.
Durée de l'excrétion virale
Les auteurs proposent également une description de la séquence des symptômes au cours de la maladie. Élément le plus marquant, les scientifiques ont mesuré la durée de l'excrétion virale : en médiane de 20 jours chez les survivants (de 8 à 37 jours) et toujours présente chez les 54 patients décédés. Les auteurs font remarquer que la sévérité de la maladie pourrait allonger la durée d'excrétion virale et que, dans l'étude, tous les patients étaient hospitalisés, dont deux tiers avec forme grave.
La fièvre et la toux étaient présentes dès le début, persistant jusqu'au 12e-13e jour pour la première et jusqu'au 16e jour (non-survivants) et 19e jour (survivants) pour la seconde. En médiane, chez les survivants et les non-survivants, la dyspnée est apparue au sixième jour après le début de la maladie pour une durée de 13 jours, le sepsis neuf jours après, suivis du SDRA (12 jours), de l'IDM (15 jours), de l'insuffisance rénale (15 jours) et d'une infection secondaire (17 jours). L'admission en soins intensifs a eu lieu au 12e jour dans les deux groupes. Chez les non-survivants, le décès est survenu 19 jours après le début des symptômes ; chez les survivants, la sortie de soins intensifs au 18e jour et celle de l'hôpital au 22e jour.
Par ailleurs, indépendamment de la durée d'excrétion virale, une autre étude chez 181 cas confirmés (2) a montré que l'incubation dure en moyenne 5,1 jours (4,5 à 5,8 jours) et que 97,5 % des patients symptomatiques le seront dans les 11,5 jours de l'infection. Un patient ne développe des symptômes qu'après 14 jours dans 1 cas sur 100 seulement, ce qui confirme ce choix pour la période de quarantaine.
(1) F Zhou et al. Lancet. doi.org/10.1016/S0140-6736(20)30566-3
(2) S Lauren et al. Ann Intern Med. doi:10.7326/M20-0504
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